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Jour d'inventaire à l'UMP : pourquoi Sarkozy peut dormir tranquille

L'UMP organise jeudi une convention censée tirer le bilan du dernier quinquennat. Mais qu'en sera-t-il réellement ?

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, lors d'une cérémonie à Bruxelles (Belgique), le 27 mars 2013. (VIRGINIA MAYO / AP / SIPA)

Ils réclamaient que soit fait un véritable "inventaire", que soit tiré un "bilan". Ils n'auront droit qu'à un simple "débat" avant tout porté sur "l'avenir". Après de longs atermoiements sur la manière la plus adéquate de tirer quelques enseignements de la défaite de Nicolas Sarkozy, l'UMP organise une convention a minima, jeudi 17 octobre, au siège du parti.

Parce que la quasi totalité des ténors seront absents

Cet inventaire aurait peut-être eu un peu plus de portée si les principaux intéressés y avaient participé. Or la plupart des ténors de l'UMP – y compris ceux qui avaient réclamé cet exercice – ont trouvé une bonne excuse pour sécher le rendez-vous. François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Bruno Le Maire, Brice Hortefeux, Christian Jacob, Nadine Morano, Christian Estrosi… Tous absents !

Au final, seuls Luc Chatel, Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie, Gérard Longuet et Roger Karoutchi sont attendus sur le banc des anciens membres du gouvernement. La preuve, selon Pierre Charon, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, que "tout le monde s'en fout !" "Ce débat n'a strictement aucun intérêt, acquiesce le très sarkozyste Patrick Balkany, contacté par francetv info. On sait très bien ce qui n'a pas fonctionné. On n'a pas besoin d'en débattre en public !"

Parce que les critiques sur Sarkozy restent prohibées

Sur le fond, l'exercice promet d'être très encadré. Dans l'entourage du président de l'UMP, Jean-François Copé, tout a en effet été prévu pour éviter que l'exercice ne vire à l'autoflagellation. En particulier devant les dizaines de journalistes qui couvriront l'événement.

Alors que Nicolas Sarkozy semble avoir de plus en plus envie de revenir dans l'arène, tous les sondages montrent qu'il est de très loin le candidat potentiel le plus populaire à droite. Hors de question, donc, de remettre en cause son action à la tête de l'Etat : tous les observateurs accuseraient Jean-François Copé de manquer de loyauté à l'égard de Nicolas Sarkozy. Cette convention a donc été intitulée : "L'avenir est entre vos mains".

Et le passé ? Pour en parler, l'UMP s'appuiera sur les résultats d'un sondage commandé par le parti à l'institut Ifop. L'enquête mettra en exergue le fait qu'"un grand nombre de mesures prises sous Nicolas Sarkozy sont aujourd'hui plébiscitées par les Français", selon l'entourage de Jean-François Copé. "On va encore nous dire que si on a perdu l'an dernier, c'est parce qu'on a tout réussi…" soupire un député proche de François Fillon, qui "refuse de participer à une telle mascarade".  

Parce que l'inventaire a déjà été fait dans les médias

De toute façon, ceux qui voulaient faire le bilan critique de Nicolas Sarkozy l'ont fait depuis belle lurette. François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse… Tous ont déjà listé ce qui, à leurs yeux, n'a pas fonctionné. "C'est plus facile de le faire dans une interview qu'on relit avant publication, que devant 300 ou 400 militants", grince-t-on dans le camp Copé. 

Toujours est-il qu'aujourd'hui, l'exercice n'a plus guère de sens. "L'avis de Karoutchi ou de Mariton, il va sûrement passionner les Français !" ironise un filloniste. Les copéistes, eux, espèrent au moins une chose : que cette convention permettra de "mettre un point final à cette séquence". Nicolas Sarkozy peut dormir tranquille : promis, on ne dira pas de mal de lui. Du moins, pas en public. Et pas maintenant.

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