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Parents de sportifs, champions du dérapage

L'intervention du père d'Imanol Harinordoquy pour défendre son rejeton sur le terrain renvoie à de nombreux impairs de parents de sportifs. 

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le père d'Imanol Harinordoquy en pleine bagarre lors d'un match Biarritz-Bayonne le 29 novembre 2011.  (JEAN-DANIEL CHOPIN / MAXPPP)

Le match contre Bayonne, remporté par Biarritz 21-19 mardi 29 novembre ne restera pas dans les mémoires pour le niveau de jeu. En revanche, ce dont on se souviendra, c'est du supporter biarrot descendu sur le terrain pour mettre une droite à un Bayonnais, avant de se faire refouler manu militari.

Ce fan furieux (qui s'est excusé depuis, rapporte L'Equipe), c'est le père du troisième ligne Imanol Harinordoquy, un beau bébé d'un mètre quatre-vingt douze et 110 kilos, a priori capable de se défendre tout seul. Lucien Harinordoquy, négociant en bestiaux et du même gabarit que son fils, a fait forte impression sur Twitter : "Papa Harinordoquy au secours de son fils. Marc Lievremont, lui, n'a bizarrement pas bouge", écrit ainsi l'Aviron Bayonnais sur son compte officiel.

Référence aux propos d'Harinordoquy junior sur le sélectionneur du XV français juste après la Coupe du monde, qui affirmait alors "non, il ne me manquera pas", détaille le site Rugbynistère.

Lucien Harinordoquy n'est pas le premier père à s'en prendre physiquement aux détracteurs de sa progéniture. Les cas les plus nombreux sont dans le tennis, mais d'autres parents se sont signalés par des comportement pas vraiment appropriés.

Lance-grenades et gorges tranchées

Le père de Serena et Venus Williams s'est souvent distingué hors des courts pour voler au secours de ses filles, élevées dès leur plus jeune âge pour remporter des tournois de tennis à la pelle. Ainsi, après une victoire difficile contre la Roumaine Irina Spirlea en demi-finale à Wimbledon en 1997, Richard Williams traite l'adversaire de sa fille de "grosse dinde, grande et laide", expliquant qu'il ne faisait que répondre à des insultes racistes proférées sur le court.

Le père de Mary Pierce, Jim, a lui été banni des tournois féminins car il interrompait les rencontres où sa fille était en difficulté.

Celui de Maria Sharapova, officiellement son entraîneur, a mimé qu'on l'égorgait au cours d'un match disputé par sa fille, ce qui lui a valu une remontrance de la part de la fédération de tennis. 

Le père de Venus et Serena Williams prend une photo sur le bord du court à Wimbledon, pendant le match de Venus contre Marion Bartoli, le 7 juillet 2007. (CLIVE BRUNSKILL / GETTY IMAGES)

Mais le prix de l'interventionnisme le plus dingue revient au père de la tenniswoman Jelena Dokic. La joueuse australienne d'origine serbe avait déclaré à un quotidien australien que son père, un ancien catcheur à la barbe fleurie, avait abusé d'elle dans sa jeunesse. Réaction du père : il a menacé de tuer l'ambassadeur d'Australie en Serbie au lance-grenades. Une menace heureusement restée lettre morte, note le Telegraph.

Hyperprotecteurs et maladroits

Hyperprotectrice, la mère de la patineuse française Surya Bonaly expliquait dans une biographie autorisée de sa fille qu'elle "ne donnerait pas Surya à quelqu'un qui ne soit pas un dieu" . Ses parents, qui ont géré sa carrière de A à Z, ont même envisagé de lui apprendre l'espéranto pour communiquer discrètement avec leur fille au bord de la patinoire, notait Libération dans un article de 1995.

Le clan Bonaly ne fréquentait pas les vestiaires, était mis à l'écart dans les buffets, cultivait sa différence par rapport au reste de l'équipe de France. Ce qui a entraîné sa rupture avec son entraîneur, Didier Gaillhaguet, après des JO d'Albertville 1992 ratés, sa mère reprenant seule les commandes. 

Même dans les manifestations de joie, les parents peuvent être des boulets pour les sportifs. C'est le cas du père de Jean Boiteux, qui s'est précipité dans la piscine après la victoire de son fils aux JO d'Helsinki en 1952. Gaston Boiteux s'est jeté dans l'eau tout habillé et béret sur le crâne, alors que d'autres concurrents n'avaient pas fini leur course… Ce qui a tout de même failli provoquer la disqualification du champion français.

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