Cet article date de plus de cinq ans.

Exposition : « Shunk-Kender » au Centre Pompidou, du 27 mars au 5 août 2019

Séances de tir de Niki de Saint-Phalle, saut d’Yves Klein ou encore photographies d’Andy Warhol… Harry Shunk et Janos Kender immortalisent les vernissages, les performances et les artistes au travail. Au travers d’une sélection parmi plus de dix mille tirages, découvrez un témoignage inestimable sur l’art d’après-guerre !  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'exposition "Shunk-Kender" au Centre Pompidou (Shunk-Kender)

L’art sous l’objectif

Avec cette exposition, le Centre Pompidou consacre la première rétrospective des photographes Harry Shunk (1924-2006) et János Kender (1937-2009). Au travers d’une sélection parmi plus de dix mille tirages d’époque conservés à la Bibliothèque Kandinsky, entrés dans les collections en 2008 grâce à un don de la Roy Lichtenstein Foundation, découvrez un témoignage inestimable sur l’art d’après-guerre. 

Travaillant sur commande pour les artistes et leurs galeristes, Shunk et Kender immortalisent les vernissages, les biennales, les performances, les artistes au travail dans leur atelier, chez eux, ou en extérieur. À Paris, proches des nouveaux réalistes, leurs images documentent les séances de tir de Niki de Saint-Phalle, le saut et les anthropométries d’Yves Klein, ou les dîners de Daniel Spoerri. Installés à New York à partir de 1967, Shunk et Kender photographient Andy Warhol et son entourage; ils enregistrent les performances de Yayoi Kusama, de Trisha Brown, et participent aux expositions d’avant-garde de leur époque comme « Pier 18 » (MoMA, 1971). 

Anthropométrie d'Yves Klein (Shunk - Kender)

Ces photographies constituent autant une documentation cruciale de l’art d’avant-garde de la seconde moitié du 20e siècle, qu’une œuvre photographique à part entière. C’est à cette nature double de leurs photographies que rend hommage cette exposition, en mettant au jour les grands sujets et thématiques chers à ce duo. Ces images-témoins se démarquent en effet profondément de celles qui les ont précédées : plus qu’un enregistrement des arts qui se font devant leur objectif, Shunk et Kender opèrent un véritable corps à corps avec ceux-ci. Un renversement majeur s’opère : la photographie, cette « humble servante des arts », devient ici leur plus vital compagnon. N’oublions pas que le monde de l’art d’après 1945 est terriblement avide d’images : l’heure est aux créations et aux manifestations éphémères – actions, performances, happenings et autres événements uniques n’existent aujourd’hui que par ces captations visuelles. 

Shunk-Kender (Digital Image © 2014 MoMA, N.Y.)

Ces images sont également essentielles pour la construction de la figure de l’artiste et la diffusion de ses œuvres. En phase avec l’art de leur temps, Shunk et Kender sont en mouvement perpétuel : parmi les premiers à se déplacer hors de la bulle du studio photographique, ils accompagnent les artistes, partout où l’œuvre naît et vit. Devenues, avec le temps, des documents historiques inestimables, leurs images racontent l’esprit d’une génération préoccupée par la libération des corps, du geste artistique, toujours à l’affût de nouveaux espaces alternatifs de création et de diffusion.

Informations pratiques

Shunk – Kender
du 27 mars au 5 août 2019
de 11h à 21h
Galerie de photographies – Centre Pompidou, Paris
Entrée libre  

Plus d’informations sur le site du Centre Pompidou

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.