1,6 million d’euros remboursés par l'Etat à Nicolas Sarkozy
Deux coffres forts, une armoire blindée, une Citroën C6V6 HDI Exclusive, un parc informatique tout neuf, du mobilier de prestige, 16.000 euros de loyer par mois : les privilèges accordés par l'État à Nicolas Sarkozy ont été dévoilés par Mediapart, qui a pu se procurer le détail des frais remboursés à l'ancien président de la République.
660.000 euros alloués à sept collaborateurs
Coût total de la facture : plus de 570.000 euros, sans compter les 660.000 euros net par an alloués aux sept collaborateurs de Nicolas Sarkozy dans ses bureaux de la rue de Mirosmenil à Paris... Ni les 215.392 euros qui comprennent les frais d'entretien, de nettoyage, de la facture d'électricité, des téléphones fixes et mobiles et du consommables de bureau.
Des révélations rendues possibles grâce à Raymond Avrillier, un élu écologiste de Grenoble qui s'était fait connaitre pour avoir dévoilé les sondages commandés par l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Ce militant a demandé ces documents à Matignon et les a reçus en fin d'année dernière... après quatre mois d'attente.
Mélange des genres
Outre la question de l’opportunité de telles dépenses en périodes de crise, ces documents posent, selon Raymond Avrillier, un certain nombre de questions. Et d’abord celle du mélange des genres : Nicolas Sarkozy, contrairement à ses prédécesseurs, n’est pas à la retraite. Et dans le contexte d’avantages versés à un ancien président de la République et nouvellement réelu président de l’UMP, la question du financement des partis par une personne morale affleure. "Une personne morale ne peut financer un parti politique. La personne morale en l’occurrence, c’est l’Etat, qui, par le biais de ces avantages alloués à monsieur Sarkozy, finance donc un parti politique... ", souligne ainsi Raymond Avrillier.
Le porte-parole de l'UMP et député du Nord Sébastien Huyghe considère que ces attaques n’ont pour but que de mettre en difficulté l’ancien chef de l’Etat : "On essaie de mettre en difficulté parce qu’il dérange, qu’un certain nombre de personnalité du Parti socialiste craignent son retour : c’est justement ce qu’il est en train de faire. Et pour cela, la république lui octroie un certain nombre de moyens, et c’est normal : les choses sont parfaitement scindées ! Il y a ici à l’UMP des personnes qui s’occupent exclusivement de l’UMP et qui sont rémunérées… exclusivement par l’UMP. "
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