A New York, Marine Le Pen a rencontré l'ambassadeur d'Israël à l'Onu
En voyage aux États-Unis, Marine Le Pen a rencontré jeudi l'ambassadeur d'Israël à l'Onu. La candidate du FN à la présidentielle entend tourner la page du "point de détail", un propos sur les chambres à gaz qui avait valu condamnation à son père.
En déplacement aux Etats-Unis pour tenter d'assoir sa crédibilité internationale, la candidate du Front national à l'élection présidentielle avait invité à déjeuner plusieurs dizaines de diplomates et d'ambassadeurs francophones à l'ONU. Quatre d'entre eux (les ambassadeurs de Trinidad et Tobago, d'Uruguay, d'Arménie, ainsi que le numéro 2 de la mission japonaise), non francophones, ont répondu à son invitation.
L'ambassadeur d'Israël : "je suis un homme libre"
Sans rester déjeuner, l'ambassadeur d'Israël, Ron Prosor, est passé boire un verre pendant une vingtaine de minutes avec Mme Le Pen. "Je suis un homme libre", a-t-il déclaré avant de la rencontrer. Puis il a quitté la salle en indiquant : "Nous apprécions la diversité d'opinions." "Nous avons parlé de l'Europe et d'autres questions, et j'ai beaucoup apprécié la conversation."
Israël n'a "pas de contact officiel" avec le FN
La porte-parole de la mission israélienne à l'Onu, Karean Peretz a estimé que "l'ambassadeur était là-bas en raison d'un malentendu", sans s'étendre sur la nature du malentendu. Terme repris par l'ambassade d'Israël en France qui évoque une "erreur" et nous indique que la position d'Israël reste "inchangée" : ""on ne parle pas avec les représentants du Front national. Il n'y a pas de contact officiel".
Marine Le Pen veut tourner la page du "détail"
Après cette rencontre, la candidate du Front national espère que la page du "détail" est tournée. "Ce malentendu a duré des années et a servi de base à une caricature qui a nui à notre mouvement", a-t-elle dit. "Je crois que ça lève une accusation ... instrumentalisée par nos adversaires politiques pour tenter de nous écarter du pouvoir".
Elle s'est dite prête à se rendre en Israël, si elle est invitée officiellement par le gouvernement israélien qui comprend des ministres venus de l'extrême-droite comme Avigdor Liberman (Affaires étrangères).
En 1987, Jean-Marie Le Pen avait déclaré qu'à ses yeux les chambres à gaz, dans lesquelles des millions de Juifs ont péri, étaient "un point de détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale". Condamné en justice pour ces propos, il les avait réitérés en 1997 en Allemagne, en avril 2008 dans le magazine "Bretons" et en mars 2009 au Parlement européen.
UEJF : Marine Le Pen veut "un blanc-seing"
Pour l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), la phrase de M. Le Pen était un "très-bien-entendu". "Marine Le Pen tente au contraire d'utiliser des causes et des symboles pour obtenir un blanc-seing", ajoute l'organisation dans un communiqué vendredi.
A la conquête d'une frange de l'électorat juif ?
Cette rencontre sera-t-elle utilisée par Mme Le Pen pour tenter de conquérir en France la frange de l'électorat juif sensible à la politique du gouvernement israélien ? Un électorat réputé acquis à Nicolas Sarkozy en 2007, et qui n'a guère apprécié le vote français en faveur de la Palestine comme membre à part entière de l'Unesco.
"Palestine à l'UNESCO : Sarkozy hors-jeu", titre ainsi le magazine Causeur, sous la signature de Luc Rosenzweig, emblématique de ce combat. Et d'ajouter, désapprobateur : "ce vote fait maintenant de la France le chef de file du lobby pro-palestinien au sein de l'UE."
Extrait de la conférence de presse de Marine Le Pen le 3 novembre 2011 :
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