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A Paris, le PS espère reprendre une circonscription à l'UMP aux législatives.

Mardi 29 mai, Bertrand Delanoë est allé soutenir Gilles Alayrac, candidat PS/PRG dans la 13e circonscription de Paris. C'est la seule que le PS espère raisonnablement reprendre à l'UMP, avec comme arrière-pensée, déjà, les municipales de 2014.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Anne Hidalgo avec Gilles Alayrac (D.A)

Mardi 29 mai, Bertrand Delanoë est allé soutenir Gilles Alayrac, candidat PS/PRG dans la 13e circonscription de Paris. C'est la seule que le PS espère raisonnablement reprendre à l'UMP, avec comme arrière-pensée, déjà, les municipales de 2014.

"Vous auriez pu ajouter le nom d'Anne Hidalgo en devanture", plaisante Bertrand Delanoë en entrant dans la permanence de Gilles Alayrac, candidat PRG soutenu par le PS dans la 13e circonscription de la capitale.

Reprendre une circonscription à l'UMP

La première adjointe à l'Hôtel de Ville, impétrante possible pour succéder au maire de Paris en 2014, n'est pourtant pas candidate aux législatives. C'est dire combien l'ombre des municipales de 2014 plane sur le scrutin du mois de juin dans la capitale.

Car pour ces législatives, on s'oriente vers un statu quo, à l'exception de la 1ère circonscription, issue d'un nouveau redécoupage. Certes, pour la première fois, un candidat socialiste est arrivée en tête à Paris avec 55 % des voix, mais cela ne devrait pas changer la donne, tellement les positions sont figées.

Pour résumer rapidement, les arrondissements de l'Ouest sont à droite, ceux de l'Est à gauche.

Néanmoins, le PS fixe comme objectif de reprendre une seule circonscription à l'UMP : la 13e (une grosse partie du XVe arrondissement, le plus peuplé de Paris). Un espoir raisonnable. "Il faudrait qu'une part de l'électorat de droite s'abstienne et cela ne se décrète pas", concède Rémi Féraud, patron de la fédération PS de Paris.

Mais dans cette circonscription à droite depuis plus de 70 ans et qui en mai dernier, la gauche progresse légèrement au fil des scrutins. Elle est surtout située dans le 15e arrondissement, terre de mission électorale de Mme Hidalgo. Une victoire aux législatives la placerait sur une bonne rampe de lancement pour les municipales de 2014.

Duel avec Jean-François Lamour

"Je suis en mesure de faire tomber Lamour et de bousculer le système UMP dans le XVe", promet Gilles Alayrac en préambule d'une conférence de presse. "Faut bien qu'il dise quelquechose, mais il sait très bien que c'est mission quasi-impossible", lui répond son adversaire UMP Jean-François Lamour, visé au bazooka par les élus socialistes cet après-midi.

"M. Lamour est d'un sectarisme... Il est sectaire même avec la droite. Il est représentatif de la droite passéiste", assène le maire de Paris. "J'ai trouvé ses propos extrêmement agressifs pour ne pas montrer une impuissance réelle", commente l'ancien champion olympique d'escrime pour France 3 Ile-de-France et FranceTV2012.

En 2007, M. Lamour avait affronté et battu Mme Hidalgo. Celle-çi ne se représente pas "parce qu'elle ne veut pas cumuler les mandats". "C'est surprenant. Si cela était si facile que cela, elle aurait continué à se présenter contre moi", lui rétorque le député UMP sortant qui rappelle en passant que la première adjointe de la mairie de Paris est également toujours conseillère régionale d'Ile-de-France.

Le cas Cécile Duflot

Alors que François Fillon et Cécile Duflot, possibles concurrents de Mme Hidalgo à la mairie de Paris se présentent aux législatives, elle doit, malgré son impasse du scrutin du mois de juin, continuer à occuper l'espace. Interrogée par Radio-Classique sur le désir de Mme Duflot de se présenter aux municipales à Paris, la première adjointe de Paris à répondu "que si Cécile Duflot visait la mairie, on se retrouverait sur un autre terrain".

En novembre dernier, l'élue socialiste du XVe avait très peu apprécié que la patronne d'EELV obtienne l'investiture socialiste à Paris. Il n'est pas certain que le ministère qu'elle occupe désormais la tienne éloignée des préoccupations parisiennes. Elle s'occupe en effet du logement, sujet crucial dans la capitale ou encore de la question du Grand Paris. Autant de dossiers que Mme Duflot pourra mettre en avant lors d'une éventuelle candidature à la mairie.

Primaire à gauche ?

Mme Hidalgo pourrait affronter d'autres candidatures en interne au PS dont celle de Jean-Marie Le Guen, également candidat à sa réelection aux législatives. Des primaires trancheront les ambitions. Ouvertes à la population parisienne ou réservées aux seuls adhérents PS ? Rien n'est décidé pour l'instant.

"Mais si ce sont des primaires ouvertes, Mme Duflot pourra y participer. Mais, si elle est derrière le candidat socialiste, elle devra accepter de faire une liste commune dès le premier tour", précise la première adjointe de la mairie de Paris.

L'argument vaut aussi pour un candidat du Front de Gauche. Autant dire qu'à EELV et au FDG, on va analyser finement les résultats des législatives dans la perspective des municipales. Mais à Europe Ecologie on n'est guère favorable à une primaire "qui aurait pour effet de surprésidentialiser l'élection municipale".

Quant à Anne Hidalgo, elle ne devrait pas tarder à lancer sa campagne ou du moins à affirmer clairement ses intentions pour Paris le plus vite possible, une fois la séquence législative refermée.

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