A Toulon, Sarkozy veut convaincre qu'il tient le cap
De la tribune de l'Onu à New York aux tréteaux d'une réunion publique à Toulon, le président français entend donner sa vision des réponses à apporter à cette crise, avant l'examen vendredi en conseil des ministres du projet de budget 2009 de la France. Le chef de l'Etat, qui s'était jusqu'à mardi abstenu de commenter les derniers rebondissements de la crise a demandé au cours de son intervention devant la 63e assemblée générale des Nations unies des "sanctions" contre "les responsables du désastre" et a plaidé pour un "capitalisme régulé" réprimant les abus.
Rassurer les Français
A Toulon, Nicolas Sarkozy devrait prononcer un grand discours de "mise en perspective" économique. Car, pour Jean-François Copé, chef de file des députés UMP, "les Français attendent de lui une réponse, en tant que consommateurs et que contribuables". Selon un sondage de l'Ifop pour le Journal du Dimanche, la crise financière internationale et ses éventuelles conséquences pour l'économie française inquiètent 81% des Français.
Le chef de l'Etat, dont la popularité (- 3 points en un mois, à 37%, selon l'Ifop) est repartie à la baisse après une embellie cet été, n'aura donc pas trop des 45 à 60 minutes de son discours pour tenter de rassurer l'opinion publique française. Selon un de ses proches, il ne faut guère attendre de "propositions bouleversantes", car "il s'agit plus de définir une stratégie, un cap, dans une situation particulière".
Tirer un trait sur les couacs
Le président cherchera sans doute aussi à ressouder sa majorité, après les couacs gouvernementaux sur le RSA (Revenu de solidarité active) et les "bonus-malus" écologiques. Benoît Hamon, chef de file de l'aile gauche du PS s'attend pour sa part à un "grand numéro de communication". "Il faut être juste : personne ne considère que le président de la République est responsable de la crise. Mais est-ce que la politique économique menée depuis un an nous met en position de résister et de réagir par rapport à cette crise ? La réponse est non. Elle nous a même affaiblis", accuse pour sa part Michel Sapin.
Des promesses hors d'atteinte
Par leur impact sur l'économie mondiale, les retombées de la débâcle des crédits immobiliers américains contribuent à ronger les marges de manœuvre budgétaires du gouvernement français et compliquent la réalisation des promesses électorales de celui qui voulait être "le président du pouvoir d'achat".
Seulement 500 jours après son arrivée à l'Elysée, les promesses de Nicolas Sarkozy paraissent déjà hors d'atteinte, comme la réduction de 68 milliards d'euros des prélèvements obligatoires en cinq ans, le retour des finances publiques à l'équilibre en 2012 ou la hausse de 25% du minimum vieillesse.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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