Affaire Bettencourt : un journaliste du Monde espionné par les services secrets ?
La première plainte du journal le Monde et de son journaliste Gérard Davet remonte au 20 septembre 2010, plainte contre X pour violation du secret des sources. Elle avait classée sans suite par le parquet de Paris. Une seconde plainte avec constitution de partie civile avait donc été déposée, aboutissant cette fois à l'ouverture d'une information judiciaire le 13 mai dernier.
Le quotidien accuse l'Élysée d'avoir sollicité les services de la DCRI, Direction centrale du renseignement intérieur, pour identifier les informateurs de son journaliste, dans le cadre de l'affaire Woerth-Bettencourt. David Sénat, conseiller au cabinet de Michèle Alliot-Marie, alors garde des Sceaux, avait alors été soupçonné d'être l'une de ces sources, et avait dû quitter ses fonctions. Pourtant l'Élysée a toujours nié avoir placé sur surveillance un quelconque journaliste, reconnaissant néanmoins avoir "espionné" David Sénat.
Deux fax classés "confidentiel"
Pourtant, selon lemonde.fr ce matin, les investigations de la juge Sylvia Zimmermann démontrerait le contraire. Ses enquêteurs auraient en effet mis la main sur deux fax, classés "confidentiel", adressés par le contre-espionnage à l'opérateur Orange. Fax signés de la DCRI, réclamant les fadettes (factures détaillées) du téléphone portable de Gérard Davet entre le 12 et le 16 juillet 2010.
Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, invité de France Info ce matin, est resté évasif, évoquant "des repérages de communications téléphoniques", mais sans préciser s'ils concernaient David Sénat ou Gérard Davet. Il s'agissait, selon lui, de "rechercher l'auteur de divulgation de procédures judiciaires, à l'intérieur de l'administration, ce qui est tout à fait scandaleux
Cécile Quéguiner, avec agences
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