Blanchi par la justice, Aquilino Morelle contre-attaque
Dans une interview accordée au "Parisien", l'ancien conseiller de François Hollande revient sur son éviction de l'Elysée et pointe à nouveau du doigt la responsabilité des "hollandais".
Comme il l'annonce lui-même dans les colonnes du Parisien lundi 9 mars, Aquilino Morelle a été "blanchi" des accusations de prise illégale d'intérêts, nées de révélations faites par Mediapart au printemps dernier. Soupçonné d'avoir travaillé secrètement pour un laboratoire pharmaceutique, l'ancien conseiller de François Hollande, poussé à la démission en avril 2014, s'est vu notifier le "classement sans suite de l'enquête préliminaire" le 10 février. "La soi-disant 'affaire Morelle' a fait pschitt, pschitt et repschitt", affirme-t-il.
"J'étais un empêcheur de 'hollandiser en rond'"
Son honneur lavé, celui qui est retourné en poste à l’inspection générale des affaires sociales en profite pour pointer du doigt les responsables de sa déchéance et lancer quelques flèches contre l'entourage présidentiel. Il reconnaît d'abord "une bêtise" en évoquant le cireur de chaussures venu travailler pour lui dans une annexe de l'Elysée : "J’ai commis une erreur, en effet, et je la regrette. Une seule fois, pour des raisons qui tiennent au rythme de travail et à l’enfermement à l’Elysée."
Mais cette anecdote a d'après lui été instrumentalisée et amplifiée par ses ennemis, le "cercle historique des hollandais", l'entourage de François Hollande, mais aussi l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui ont voulu "l'abattre" : "Je représentais une ligne politique qui n’était pas la leur. Celle des primaires de 2011 au côté d’Arnaud Montebourg, celle du meeting du Bourget, celle qui a permis à François Hollande de devenir président et dont ils voulaient se défaire. J’étais pour eux un empêcheur de 'hollandiser en rond'."
Bientôt un livre "utile aux citoyens"
"A ceux-là", il ne pardonnera "jamais". En revanche, Aquilino Morelle affirme ne pas en vouloir à François Hollande et ne pas demander d'excuses : "Je ne demande rien. A personne." Mais il s'interroge sur l'attitude du président au moment de sa disgrâce : "Ce pouvoir a connu des dérives de comportement bien plus graves que cet épisode. (...) Il me semble qu’on a pris plus de gants pour sortir du gouvernement Kader Arif et virer Faouzi Lamdaoui."
Il se montre plus acerbe au moment d'évoquer la nouvelle équipe de conseillers présidentiels dont l'"absence de consistance politique" est manifeste selon lui. "Elle est comme une cire que le président peut modeler à sa guise", ironise Aquilino Morelle, qui n'a pas fait un trait sur sa carrière politique. Celle-ci s'inscrira aux côtés de "tous ceux qui croient que la gauche a un avenir", dit-il, citant notamment Arnaud Montebourg.
La première étape sera la sortie d'un livre, qui ne sera pas un règlement de comptes mais "un livre qui soit utile à ceux qui veulent comprendre pourquoi et comment on en est arrivés là. Utile aux citoyens qui veulent savoir comment sont prises les décisions au sommet de l’Etat."
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