Le patron de Fauchon mis en examen dans un volet de l'affaire Guérini
Poursuivi pour "trafic d'influence", Michel Ducros est soupçonné d'avoir versé un pot-de-vin de 500 000 euros dans le cadre d'un projet immobilier à La Ciotat (Bouches-du-Rhône).
Un nom célèbre vient s'ajouter à la liste des protagonistes de l'affaire Guérini. Michel Ducros, patron des épiceries de luxe Fauchon, a été mis en examen à Marseille pour "trafic d'influence", selon une source proche du dossier, confirmant une information de La Provence.
Selon le quotidien, ce fils de Gilbert Ducros, créateur des épices Ducros, est soupçonné d'avoir versé un pot-de-vin de 500 000 euros en 2010 dans le cadre d'un projet de logements et de maison de retraite qu'il comptait construire sur la commune de La Ciotat (Bouches-du-Rhône).
Après avoir vendu l'entreprise de son père, Michel Ducros avait fondé en 1995 la société Monaco Marine, un réseau de chantiers navals spécialisés dans la maintenance des yachts sur la côte méditerranéenne, dont un inauguré à La Ciotat en 2007. Auparavant, il était devenu le propriétaire de l'enseigne Fauchon en 2004, investissant aussi dans l'immobilier et l'hôtellerie au Luxembourg.
De l'argent liquide aurait été remis en Suisse
Le bénéficiaire du pot-de-vin serait Patrick Boudemaghe, Patrick Boudemaghe, déjà mis en examen dans cette vaste affaire de marchés publics frauduleux, de corruption et de blanchiment d'argent. Ce gérant de sociétés est considéré par les gendarmes de la section de recherches de Marseille comme un intermédiaire régulier entre élus, fonctionnaires, chefs d'entreprises et malfrats de la région marseillaise.
Patrick Boudemaghe est un proche d'Alexandre Guérini, frère du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, mais aussi de Bernard Barresi, figure présumée du banditisme marseillais. Boudemaghe se serait fait remettre l'argent en liquide en Suisse, où réside Michel Ducros, en échange de son intervention dans le projet immobilier de La Ciotat. Des membres du milieu se seraient intéressés à ce projet après que d'autres candidats n'aient pas réussi à obtenir les autorisations nécessaires à la construction d'une maison de retraite.
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