Alors que la polémique enflait, Radio J est revenue mercredi sur l'invitation dimanche de la présidente du FN
Frédéric Haziza, le journaliste responsable du "Forum" de Radio J, a justifié cette décision par "l'impossibilité d'assurer l'interview dans de bonnes conditions".
Marine Le Pen a fustigé des "comportements fascistes"de certaines associations".
La présidente du Front National a indiqué à l'AFP que "cette annulation fait suite à des menaces de mort reçue par Radio J, ce qui démontre que la démocratie française n'a pas beaucoup de leçons à donner à d'autres pays dans le monde".
Les "attaques de certaines associations communautaristes contre cette invitation sont en même temps antirépublicaines et antidémocratiques", a-t-elle dit, estimant que la "volonté de ces associations, en m'empêchant de parler, c'est qu'ils ne veulent pas que nos compatriotes juifs s'aperçoivent que le FN n'est ni antisémite, ni raciste, ni xénophobe".
"S'ils m'avaient laissée parler, on se serait rendu compte que ces associations ont colporté depuis 30 ans sur le mouvement que je préside, des mensonges, dans le but de préserver leur activité à but lucratif".Cela "démontre encore une fois que les comportements fascistes ne sont pas là où on pensait qu'ils étaient", a-t-elle conclu.
Protestations du côté du CRIF et d'associations juives
De multiples voix se sont élevées dans la communauté juive contre cette invitation le 13 mars à l'émission politique phare de Radio J, radio qui n'avait jamais voulu inviter le père de Marine, Jean-Marie Le Pen, en raison de ses propos antisémites à répétition.
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, avait jugé "irresponsable" d'inviter dimanche prochain la présidente du FN au Forum de Radio J, la plus importante radio juive de France.
"Cela ne sert à rien, car elle est bien plus dangereuse et plus habile que son père", a-t-il dit au site d'information European Jewish press (EJP).
L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) regrettait une invitation "dangereuse et malvenue" car "elle pourrait faire croire à une forme de complaisance de la communauté juive et ses institutions à l'égard de Marine le Pen et risque de lui donner plus d'écho encore". Le FN "reste structurellement antisémite, raciste et hors du champ républicain", estime encore l'association dans un communiqué.
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme a assuré avoir reçu "de très nombreuses réclamations de membres de la communauté juive choqués de l'invitation". "Marine Le Pen n'a pas réellement donné de signe de changement et il y a des gens derrière elle qui sont des négationnistes, des révisionnistes, des antisémites notoires", déclare son président, Sammy Ghozlan, dans un communiqué. Il demande en conséquence l'annulation de l'invitation faite à Marine Le Pen. "Une telle décision serait salutaire pour Radio J , ses auditeurs, la lutte contre les extrémismes, l'antisémitisme, et pour la République", écrit-il.
. L'Association des Radios Juives de France : "Au moment où Mme Le Pen effectue une percée dans les sondages, cette décision est mauvaise et néfaste", dénonce "Elle est contraire à nos convictions et politiquement nuisible dans la mesure où elle va servir à amplifier l'audience du Front National, en donnant caution à un parti qui n'a changé ni dans son attitude ni dans son discours ni dans ses structures, en passant de la présidence de Jean Marie Le Pen à celle de Marine Le Pen", jugent-elles.
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