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Alstom : faut-il avoir peur de l'américain General Electric ?

Alors que le PDG d'Alstom, Patrick Kron, a simplement confirmé ce vendredi aux organisations syndicales que le groupe était "en discussion pour une opération industrielle", sans citer General Electric, plusieurs sources confirment des "discussions" sur le rachat par le groupe américain des activités électriques du groupe français. Le PDG de General Electric, Jeffrey Immelt, pourrait même rencontrer dès ce dimanche le Premier ministre et le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg qui a mis en avant sa "vigilance patriotique".
Article rédigé par Julie Bloch-Lainé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Mike Theiler Reuters)

General Electric est certes un
géant américain, l'une des plus grosses entreprises au monde, mais elle n'est pas
si étrangère que cela à la France. Elle y emploie 11.000 personnes, réalise huit
milliards d'euros de chiffre d'affaire sur une vingtaine de sites, son siège
européen est même à Belfort. Et General Electric est dirigée en France par la
Française Clara Gaymard, qui a été à la tête de l'Agence française pour les
investissements internationaux et qui est marié à l'ancien ministre Hervé
Gaymard.

Le mastodonte américain est donc plutôt francophile et les deux
groupes ont même une histoire commune. C'est l'une des émanations de General
Electric qui a contribué à créer Alstom en 1928. Il n'empêche, cette fois c'est
un secteur sensible que convoite le géant américain. Il s'intéresse à la branche
énergie d'Alstom, une activité stratégique pour la France puisqu'Alstom
participe par exemple à la construction de la centrale nucléaire de Flamanville.

Alors même si les deux groupes ont plutôt des technologies
complémentaires dans l'énergie, General Electric va devoir montrer patte
blanche et rassurer le gouvernement français.

"Hors de
question" pour Jean-Pierre Chevènement

Dans une lettre adressée à Manuel Valls, le sénateur de Belfort l'invite à "faire valoir que ce
transfert de propriété est hors de question. A travers les marchés publics,
l'État a les moyens de se faire entendre."

Enfin joint par mail, le service de communication de General Electric a refusé de confirmer le rendez-vous de son PDG Jeffrey Immelt à Paris avec Manuel Valls et Arnaud Montebourg. Ni même son déplacement à Paris pour des "raisons de sécurité".

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