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Après son voyage en Algérie, Sarkozy n'oublie pas les harkis

La boucle est bouclée : après la dénonciation de la colonisation, Nicolas Sarkozy promet réparation aux harkis. L'heure de la réconciliation a bel et bien sonné, des deux côtés de la Méditerranée.
Article rédigé par franceinfo
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Eux qui se plaignaient d'être les grands oubliés de la France -- et de l'Algérie -- les voici à l'honneur. Les harkis, ces soldats engagés aux côtés de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, abandonnés ensuite par la France, livrés aux exécutions sommaires (voir encadré), obtiennent enfin réparation. Et pas de n'importe qui : de la France, leur dit Nicolas Sarkozy.

A peine posé le pied en France, le président de la République recevait à l'Elysée des associations d'anciens combattants d'Afrique du nord et de rapatriés harkis.
_ Journée annuelle d'hommage aux combattants morts pendant la guerre d'Algérie peut-être, mais le discours prononcé est allé au-delà du convenu.

“A tous les harkis envers lesquels la France a une dette, je dis, au nom de la République, que la France leur doit réparation. (...) Il faut réparer les fautes qui ont été commises. Pour la France il s'agit aujourd'hui d'une question d'honneur. ” Les mots sont forts.
_ “Ma génération doit porter le discours de la réconciliation.” La main est tendue. Et il reste du chemin à parcourir. Le président Bouteflika n'avait-il pas traité les harkis, en 2000, de “collaborateurs” ?

Et pourtant, à la sortie de l'Elysée, les associations de harkis se sont montrées plutôt déçues. “On attendait la reconnaissance de la responsabilité de la France dans l'abandon et la relégation des harkis, ce qui n'a pas été le cas”, regrette ainsi Saïd Merabti, président de l'association AJIR (Association justice information et réparation pour les harkis).
_ Bernard Coll, secrétaire général de l'association Jeune Pied-noir, va même plus loin. Lui estime qu'on “continue le système qui existait auparavant, celui d'une fausse reconnaissance, une reconnaissance en catimini mais pas une reconnaissance publique. C'est-à-dire que pour l'instant, nous sommes toujours des parias de la République”. Seul l'avenir le dira.

Sauf qu'aujourd'hui le ton a changé. L'heure est plus que jamais à la réconciliation. Avant l'hommage rendu aux harkis, il y avait eu la dénonciation de la colonisation... La visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en Algérie a ouvert la porte à une normalisation des relations. Pour que voie le jour ce projet d'Union de la Méditerranée, cher aux yeux du président français.

Guillaume Gaven

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