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Arnaud Montebourg dénonce la "grande constance dans l'erreur" de François Hollande

Dans une interview au magazine "Les Inrockuptibles", l'ancien ministre de l'Economie ne ménage pas le président de la République.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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L'ancien ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, le 30 août 2014 à La Rochelle (Charente-Maritime). (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

Arnaud Montebourg parle. Dans une interview au magazine Les Inrockuptibles, à paraître mercredi 10 septembre, l'ancien ministre de l'Economie reproche au président de la République et au gouvernement leur "grande constance dans l'erreur" sur leur politique économique. "Il est très difficile sous la Ve République d’arriver à convaincre le Président qu’il fait fausse route, même lorsqu’il s’agit de l’avis de tous", insiste le ministre.

Pour l'ancien ministre, débarqué pour avoir réclamé une inflexion de cette politique économique, la politique de rétablissement des comptes publics menée depuis 2012 a été "trop brutale", "trop rapide" et a conduit à  "aggraver (...) la situation économique au lieu de l'améliorer". "Elle n'a pas été comprise car non discutée pendant la campagne présidentielle", ajoute-t-il.

"Je me suis battu pendant deux ans"

"La vérité est que les Français ont voté pour la gauche et qu'ils se retrouvent avec le programme de la droite allemande", regrette-t-il, avant de glisser : "c'est une des raisons de ma rupture avec ce gouvernement." "Je me suis battu pendant deux ans", dit-il encore avant d'affirmer que François Hollande a constamment balayé "d'un revers de main" tous ses arguments pour changer de politique.

Selon l'ancien ministre, la baisse des dépenses publiques et la hausse des impôts de 70 milliards en trois ans, soit l'équivalent de 3,5 points de produit intérieur brut, depuis 2012, forment un "plan d'austérité à la française". "La loi de finances, qui engage une vraie politique d'austérité, est l'un des motifs de ma rupture avec le président", ajoute-t-il.

Macron, "laissons-le agir"

A la question de savoir si son remplacement par Emmanuel Macron, un ancien banquier d'affaires, est une façon "d'assumer un tournant politique social-libéral décomplexé", il répond : "Il est trop tôt pour le dire. Laissons-le agir."

Arnaud Montebourg défend par ailleurs la politique de rétablissement de la compétitivité des entreprises, estimant que le recours au crédit d'impôt compétitivité emploi a des effets positifs. "Les enquêtes de conjoncture auprès des chefs d'entreprise montrent que la moitié d'entre eux va embaucher, un tiers va investir. Je ne crois donc pas que cela soit une politique vaine."

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