Avec Danièle Hoffman-Rispal comme suppléante, Cécile Duflot a des chances d’obtenir un ministère
Alors que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, vient d'être nommé par François Hollande mardi 15 mai, les ministrables écologistes fourbissent leurs armes. Qui sont-ils et quelles sont leurs chances d'intégrer le futur gouvernement ?
Tractage sur les marchés en faveur du nouveau président, discours sur la scène de la Bastille à Paris le 6 mai pour célébrer sa victoire, vote du conseil fédéral d'Europe Ecologie - Les Verts pour acter le principe d'une présence de ministres écologistes.
Les écologistes ont fait beaucoup pour intégrer le futur gouvernement, à commencer par torpiller leur campagne présidentielle par un accord PS-EELV leur garantissant tout de même une soixantaine de circonscription gagnables aux élections législatives de juin. Qui sont ces écologistes ayant des chances d'obtenir un ministère dans le futur gouvernement Ayrault ?
Cécile Duflot, la conquérante pugnace
Cécile Duflot est citée comme probable futur ministre. Interrogée sur cette hypothèse début mai, la secrétaire national des écologistes répondait que la "discussion" avec les socialistes n'était "pas close".
Mais jusqu'à présent, rien n'a filtré. Seul un communiqué annonçant une sortie de crise entre elle et la députée sortante Danièle Hoffman-Rispal, qui menaçait de dissidence dans la 6e circonscription de Paris, a donné un signe positif en faveur de la nomination de Cécile Duflot à un poste ministériel.
En effet, si cette dernière est appelée au gouvernement, Danièle Hoffman-Rispal sera assurée de siéger à l'Assemblée nationale après les élections législatives.
Pourtant selon Le Monde, la secrétaire national d'EELV suscite des sentiments mitigés au Parti socialiste, tandis que l'accord PS-EELV qu'elle a signé en novembre a exaspéré plus d'un militant écolo.
"Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé sont perçus comme des interlocuteurs directs du Parti socialiste capables de tenir leurs troupes", analysait Pascal Durand début mai. Ce dernier devrait reprendre le rôle de secrétaire national du parti des écolos le 22 juin prochain.
Eva Joly, la juge rebelle
Est-ce la seule personnalité écologiste en mesure d'intégrer le gouvernement ? Pas sûr. Pour beaucoup, le poids électoral des écologistes est plus important que le score d'Eva Joly à l'élection présidentielle (2,3 % des voix au premier tour).
De fait, d'autres membres d'EELV pourraient être amenés à occuper des responsabilités ministérielles. Ainsi, Eva Joly a estimé début avril qu'elle ferait "un bon ministre de la justice" lors d'une interview à RMC.
L'ancienne magistrate a fait office de sniper de François Hollande à la fin de la campagne présidentielle, ne manquant aucune occasion pour rappeler que Nicolas Sarkozy faisait l'objet de "suspicions précises et concordantes" dans les différentes enquêtes que mènent les parquets concernés.
Selon le JDD.fr, la candidate malheureuse à la présidentielle a même réuni une dizaine de journalistes dans un restaurant parisien pour annoncer son désir d'accéder "à un haut commissariat ou un ministère délégué". Une pétition a même été lancée sur Internet, réclamant un ministère pour l'ancienne juge d'instruction.
Yannick Jadot, le "cohn-bendiste"
Mais le Premier ministre pourrait aussi être amené à faire appel à Yannick Jadot, ancien directeur des campagnes de Greenpeace France issu du courant de Daniel Cohn-Bendit chez les écologistes.
Ce militant a par ailleurs côtoyé à Strasbourg Vincent Peillon et Stéphane Le Foll, proches du nouveau président. Enfin, Yannick Jadot s'est rapproché de Jean-Marc Ayrault dans le cadre des élections européennes de 2009 en tant que tête de liste pour la région "Grande région Ouest" où le Premier ministre est député.
Jean-Vincent Placé et Leïla Aïchi, les plans B
Un autre nom circule parmi les ministrables écologistes : celui de Jean-Vincent Placé. Le président du groupe écologiste au Sénat pratique la politique en professionnel, mais sa nomination pourrait déplaire aux "cohn-bendistes".
Enfin, la sénatrice de Paris Leila Aïchi apparaît aussi comme une option envisageable. Cette avocate de formation est connue pour être une travailleuse acharnée. Surtout, elle a le mérite d'être soutenue par le président du Sénat Jean-Pierre Bel.
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