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Campagne présidentielle des écologistes : Eva Joly comme Alain Lipietz en 2001 ?

Il y a dix ans, Alain Lipietz candidat des Verts abandonnait la course présidentielle au début de la campagne. Il était remplacé par Noël Mamère. Peut-on établir un parallèle avec la situation d'Eva Joly aujourd'hui ?
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alain Lipietz et Noël mamère en 2001 (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Il y a dix ans, Alain Lipietz candidat des Verts abandonnait la course présidentielle au début de la campagne. Il était remplacé par Noël Mamère. Peut-on établir un parallèle avec la situation d'Eva Joly aujourd'hui ?

La scène se passe fin octobre au Cabaret Sauvage, salle parisienne où Eva Joly doit tenir un meeting. A l'entrée des militants écologistes discutent. Ils se plaignent du traitement médiatique dont est victime, selon eux ,leur candidate.

Alain Lipietz vient à leur rencontre. "Ne vous inquiètez pas. En 2001, moi j'ai eu droit à la Une du journal Le Monde pendant un mois". Il n'est pas certain que ce soit le meilleur argument pour les rassurer. Car M.Lipietz avait finalement du se retirer de la course à la présidentielle. Rappel des faits.

Une candidature avortée

En juin 2001, Alain Lipietz , économiste et polytechnicien, est désigné par Les Verts pour être candidat à l'Elysée. Au mois d'août, il laisse entendre que des nationalistes corses en prison doivent être amnistiés. Tollé au PS. Le dossier corse est sensible. L'assassinat du préfet Erignac est encore dans tous les esprits. "Le Monde" publie un article qui évoque des contacts de M.Lipietz avec des membres du FLNC au début des années 90. De mauvais sondages scellent son sort. Le 14 octobre 2001, Noel Mamère remplace M. Lipietz comme candidat écologiste à la présidentielle.

Une réputation d'amateurisme

M. Mamère fit un bon score à l'élection présidentielle mais son parti gagna une réputation d'amateurisme et d'immaturité politique. " J'ai l'impression qu'on revient dix ans en arrière. Ca fait mal!", témoigne Véronique Dubarry ,adjointe EELV à la mairie de Paris, "ça fait cafouillage. J'avais l'impression qu'on devenait raisonnable. C'est un peu comme si on regardait un enfant grandir, évoluer. On est content. Et puis tout d'un coup on s'aperçoit qu'il n'a pas changé. Qu'il recommence les mêmes conneries qu'avant".

Jean-Luc Benhamias fut le directeur de campagne en 2002 de M. Mamère. Il est aujourd'hui au Modem et juge la campagne de Mme Joly. "Indirectement ça ressemble à ce qui s'est passé avec Lipietz. Pas sur le fond mais sur la forme. Les réactions sont identiques. Chacun dit son petit mot et met son grain de sel. Ca engendre le chaos".

Un parti rigide

M. Benhamias comme Mme Dubarry sont plus sévères avec le parti qu'avec la candidate. Le député européen modem explique que "contrairement à l'idée recue, le parti écologiste n'est pas un joyeux bordel. L'organisation structurelle et le formalisme politique y sont extrêmement rigides. Cela laisse très peu de souplesse. D'autant qu'Eva Joly est elle-même très rigide et autoritaire"

Mme Dubarry qui a voté Nicolas Hulot, lors de la primaire, observe que "la campagne d'Eva Joly prend bien chez mes militants dans ma section. On se dit que ca va être sympa de faire campagne pour elle. Et là, y 'a trois mecs qui ouvrent leur gueule pour dire qu'il n' y a pas d'enthousiasme. C'est très énervant".

Dans "le Parisien", Alain Lipietz fait le parralèle avec ce qui lui est arrivé mais note une différence. "Eva Joly a gagné la primaire bien plus largement que moi et le débat n'est pas d'être remplacé par Mamère ou par Duflot, mais entre elle et rien", déclare t-il au quotidien.

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