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Cantonales : le PS transforme l'essai au "troisième tour"

Les 101 conseils généraux se réunissent aujourd'hui pour élire leurs présidents. Ce "troisième tour" des cantonales des 9 et 16 mars consacre la victoire du PS, avec le basculement à gauche d'au moins huit départements et des surprises possibles.
Article rédigé par franceinfo
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C'est la conséquence logique du scrutin des 9 et 16 mars. La gauche remporte aujourd'hui le “troisième tour” des élections cantonales. Il s'agit de l'élection des présidents de conseil généraux, élus au par les conseillers issus du suffrage dans les cantons.
Dès la mi-journée, alors que tous les départements n'ont pas encore fini de voter, la gauche a déjà vu basculer huit départements dans son escarcelle.

Les conseils généraux en un coup d'oeil :

Bascule de droite à gauche

  • En Corrèze, le secrétaire général du PS, François Hollande a mis fin à 22 ans de domination chiraquienne dans le département, où Bernadette Chirac garde son siège. Le PS possède un siège d'avance à 19 contre 18. François Hollande a démissionné de ses fonctions de maire de Tulle, où il a été réélu au premier tour pour prendre la présidence du conseil général.

  • En Indre-et-Loire, le département vit une double première. C'est une femme et une socialiste qui été élue ce matin à la tête du département. A 44 ans, Claude Roiron est adjointe à la sécurité à la mairie de Tours. Elle a réussi à arracher cinq cantons dans ce département ancré à droite, en n'en perdant qu'un seul. Il ne lui en fallait toutefois pas tant, car la droite ne possédait qu'un seul siège d'avance avant les élections.

  • Dans le Val d'Oise, le socialiste Didier Arnal, 47 ans, ancien demi de mêlée de rugby, a été élu face au président sortant soutenu par l'UMP, François Scellier. La gauche est passée de justesse dans ce département de grande couronne parisienne, très ancré à droite. Elle détient désormais 20 sièges, contre 19 à la droite, grâce à sa victoire avec 22 voies d'avance dans le canton d'Argenteuil-est.

  • Dans la Somme, après le mini-séisme de la défaite de Gilles de Robien à la mairie d'Amiens, la conquête par la gauche d'Abbeville et de Péronne, la droite picarde continue à avaler la potion amère. Le socialiste Claude Manable, 59 ans, a été élu contre le sortant UMP, Daniel Dubois.

  • Dans l'Ain, le socialiste Rachel Mazuir, 68 ans, est élu. Le département était à droite depuis 32 ans.

  • Dans l'Allier, c'est un communiste, Jean-Paul Dufregne. Avec la réélection jeudi de Christian Favier dans le Val-de-Marne, le PCF garde la présidence de deux départements, malgré la perte de la Seine-Saint-Denis, où le socialiste Claude Bartolone a été élu.

  • Les Deux-Sèvres, le département de Ségolène Royal, sera désormais dirigé par le socialiste Eric Gautier.

  • Dans le Lot-et-Garonne, c'est le socialiste Jean Camani qui préside désormais aux destinées du département.

    Bascule de gauche à droite

  • Les Hautes-Alpes sont le seul département à passer de gauche à droite. L'UMP Jean-Yves Dusserre l'a emporté avec 16 voix contre 13 face au candidat soutenu par le PS. Dans la précédente assemblée la gauche ne détenait la présidence qu'au bénéfice de l'âge.

    Les votes-surprises

  • La gauche s'attendait à empocher la présidence de la Côte-d'Or. Elle doit mettre un mouchoir sur cette ambition. La majorité dépendait du vote d'un nouvel élu MoDem, finalement resté à droite en élisant à sa tête le député et président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée nationale, François Sauvadet. La droite et la gauche se retrouvent donc avec 21 conseillers chacune. Le premier élu MoDem du département, syndicaliste à la FDSEA est donc en position d'arbitre.

    Les personnalités

  • Les Hauts-de-Seine, le département présidé par Nicolas Sarkozy jusqu'en 2007, reste à droite. Mais malgré la domination sans partage de l'UMP, la vie politique de ce département reste agitée. Patrick Devedjian, contesté dans son propre exécutif, sauve son fauteuil en faisant l'union sacrée des élus UMP autour de lui.

  • Dans les Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, élu maire de Nice, a pu également être réélu à présidence du département qu'il possédait déjà, grâce à un recours qui suspend l'interdiction du cumul de ces deux mandats locaux. C'est le Parti radical de gauche niçois qui a déposé ce recours pour tenter d'annuler le premier tour des municipales, où il voit une irrégularité. Le recours est suspensif et la justice pourrait mettre plusieurs mois à trancher.

    Grégoire Lecalot, avec agences

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