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Chirac soutient Juppé... et agace certains à l'UMP

Selon le favori choisi par les ténors de l'UMP pour la course à la présidence du parti, le soutien officiel apporté par Jacques Chirac mercredi à Alain Juppé agace ou non. Si François Fillon ou Hervé Mariton ont accueilli la nouvelle avec bienveillance, d'autres comme Bruno Le Maire ou le sarkozyste Geoffroy Didier jugent que cette sortie est une erreur.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Jacques Chirac, ici en novembre 2013, a officiellement soutenu Alain Juppé dans la course à la présidence de l'UMP. © Maxppp)

Les prises de position de Jacques Chirac étant plutôt rares, elles font sensation. Et celle, mercredi, à son ancien Premier ministre et ami de toujours, Alain Juppé pour la course à la présidence de l'UMP a remué bien des coeurs au sein du parti. Il y a d'abord ceux qui prennent acte, sur fond de bienveillance. François Fillon, candidat face à Alain Juppé, s'est fendu d'une réaction sous le signe de l'esprit sportif : "Jacques Chirac a toujours considéré Alain Juppé comme son fils. Il n'y a rien d'anormal à cela, au contraire ", a concédé l'ancien Premier ministre.

Sur la même longueur d'onde, Hervé Mariton en a profité pour laisser s'envoler au passage une petite ode aux valeurs en politique : "Il y a une fidélité entre les deux hommes et la fidélité, c'est important en politique ".

"Rien d'anormal à ça, au contraire" : François Fillon sur France Inter.

Les juppéistes aux anges

Au sommet de la béatitude ce jeudi se trouvent bien-sûr les juppéistes. Ainsi le maire du Havre, Edouard Philippe, ne voit pas où est le problème : "Au moment où Alain Juppé se lance dans la campagne, en réalité je ne suis pas surpris que Jacques Chirac lui dise ce qu'il a toujours dit. Si Alain Juppé se lançait dans la présidentielle, il le soutiendrait ".

L'humeur contraste en tout cas avec la semaine dernière, quand Bernadette Chirac clouait le maire de Bordeaux au pilori en le qualifiant de froid. Et Edouard Philippe de se livrer, à l'occasion d'une autre ode à la fidélité, à un petit croc-en-jambe à l'ex-première dame : "Bernadette Chirac n'a jamais eu avec Alain Juppé des relations très chaleureuses. Sauf peut-être à des moments où elle a eu beaucoup besoin d'Alain Juppé. En tout cas je me souviens qu'en 2004, elle a eu des mots très gentils ". A cette époque, Alain Juppé était condamné dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, Jacques Chirac échappant à la justice.

Le juppéiste Edouard Philippe, maire du Havre, n'est pas surpris de ce soutien.

"Lui faire dire des choses en ce moment, ce n'est pas la meilleure des choses à faire " (un député sarkozyste)

A l'opposé, les sarkozystes ont généralement peu apprécié la sortie du bois de Jacques Chirac : "Si je me fie à l'humour corrézien dont il a su faire preuve afin, dit-on, de faire élire François Hollande, je me dis que ce n'est pas une bonne chose ", a réagi sur iTélé Geoffroy Didier, cofondateur du courant sarkozyste La Droite Forte. "Cette prise de position vient à contre-temps et on connaît l'état de santé de Jacques Chirac donc je ne suis pas sûr que lui faire dire des choses en ce moment, c'est la meilleure des choses qu'il y ait à faire ", a ajouté Sébastien Huygues, député du Nord.

Le député du Nord Sébastien Huygues, soutien de Nicolas Sarkozy, y voit une manipulation.

Et puis, il y a les autres candidats qui le prennent mal, comme Bruno Le Maire : "*Tout ça donne le sentiment de tourner en

rond. On se fiche de savoir qui aime qui et qui est avec qui* ", a-t-il tranché.

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