Confidence d’Anne Sinclair sur DSK au Point : un peu de bruit pour rien

En tant que directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn est tenu au silence sur la politique intérieure française. Ce qui pousse la classe politique française à faire l’exégèse de la moindre phrase de DSK. Ou de son entourage proche.
_ Justement, la dernière en date est signée de son épouse, Anne Sinclair, au détour d’une interview accordée à l’hebdomadaire Le Point : "J'ai lu dans plusieurs journaux français que la réélection de Dominique serait assurée à la tête du FMI. Pour ce qui me concerne, je ne souhaite pas qu'il fasse un second mandat", lâche l'ex-journaliste aux pulls angora.

Difficile d’imaginer que cette déclaration n’ait pas été faite avec l’assentiment de son mari. Faut-il alors l’interpréter comme la préannonce de son retour ?

Prudent, le strauss-khanien Jean-Christophe Cambadélis y voit "l'indication d'une réflexion". Le retour de DSK "n’est pas impossible", poursuit-il. Pour Pierre Moscovici, "c'est un signe très fort" montrant qu'il "va vers la candidature", précise Pierre Moscovici.
_ Manuel Valls, candidat déclaré aux primaires, va plus loin. Le député PS de l’Essonne "souhaite que DSK soit candidat (…) La crise économique, mais surtout la crise politique qui est en train de gagner notre pays, amènent forcément à une candidature solide qui doit être celle de Dominique Strauss-Kahn", affirme Manuels Valls.

Aubry minimise

Dans le camp Aubry, on minimise la portée de la déclaration d’Anne Sinclair :
_ "Beaucoup de buzz pour rien", résume le député parisien David Assouline. "Un coup de com’ révélateur de l’inquiétude des entourages face à des sondages en baisse et à une Martine Aubry qui s’installe dans l’opinion", se rassure le député européen Harlem Désir.

Selon le calendrier adopté par le PS, les candidats aux primaires socialistes devront se déclarer entre le 28 juin et le 13 juillet 2011 – les partisans de DSK avaient tenté, en vain, de repousser l’échéance à l’automne, à l’expiration de son mandat à la tête du FMI. Le vote interne aura lieu le 9 octobre.
_ Ce calendrier implique que Dominique Strauss-Kahn, donné gagnant face à Nicolas Sarkozy dans les intentions de vote pour la présidentielle, quitte prématurément ses fonctions au FMI, en pleine présidence française du G20.

Renvoyant les deux camps dos à dos, le patron de députés socialistes Jean-Marc Ayrault conclut : "J'attends qu'il le dise lui-même, ça serait quand même la moindre des choses". Il est vrai que, même s'il y pense 7/7, DSK n'a encore rien dit.

Gilles Halais, avec agences