Crise économique : la sortie du tunnel pourrait être loin

La boule de cristal n'a plus la cote chez les économistes. Les experts de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) n'osent même plus utiliser le mot de “prévision”, tant la crise rend l'évolution de la situation économique incertaine.

Ainsi, le président de l'OFCE, Jean-Paul Fitoussi, qui assurait encore au début du mois que la récession serait ne serait pas longue, a semblé beaucoup plus prudent : “nous (sommes) actuellement dans une situation d'incertitude où les prévisions doivent être prises avec des pincettes ”, prévient-il aujourd'hui.
_ Plutôt que de délivrer des prévisions économiques, l'OFCE préfère donc désormais proposer des scénarios. Et si l'on en juge par leurs titres, ils n'incitent guère à optimisme. Il y a en effet un “scénario gris” et un “scénario noir”.

Côté “gris”, l'OFCE prévoit un marché du crédit tendu pendant quelque temps, et une récession concentrée sur fin 2008-début 2009.
_ La croissance française serait de 0,7% l'an prochain et la croissance mondiale descendrait d'un étage, passant à 3,7% en 2008 et 3,1% en 2009.

Le scénario, “noir”, estime que la crise du crédit va stopper net l'investissement. Le PIB français y laisserait des plumes, avec une reculade de 0,1% et le déficit public frôlerait les 4% du PIB.
L'inflation marquerait elle aussi le pas, mais loin d'en profiter, les ménages et les entreprises préfèreraient se désendetter autant que possible.
Dans ce contexte de ralentissement général, le chômage pourrait augmenter d'un point.
_ C'est ce scénario “noir” que privilégie l'OFCE.

Pour y échapper, elle prône une “politique sociale”, avec une hausse des allocations chômage, des minima sociaux et des baisses d'impôts.

Grégoire Lecalot, avec agences