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Derrière l'unité affichée, les cadres de l'UMP jouent les "Tontons flingueurs"

Bureau politique houleux au siège de l'UMP en début de soirée, au lendemain de la défaite aux élections législatives. Certains députés battus sont montés à Paris avec la ferme intention de régler leurs comptes, comme Nadine Morano. Copé annonce un mois de réflexion autour des "valeurs" du parti, avant d'entrer dans le combat pour la présidence.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Le parti du président battu tente
de donner le change en affichant son unité, deux jours après sa défaite aux
législatives. Un scrutin marqué par un débat sur les liaisons dangereuses entre
la droite parlementaire et l'extrême-droite, et qui semble avoir laissé des
stigmates dans les rangs de l'UMP.

La réunion du Bureau politique a
notamment été marquée, selon plusieurs participants, par une charge violente de
Nadine Morano, battue à Toul, contre François Fillon, facilement élu à Paris. Morano
accusant Fillon de "trahison" pour l'avoir désavouée sur Twitter, après
qu'elle eut été piégée par l'humoriste Gérald Dahan.

"Pendant que certains paradaient dans des champs de pâquerettes, moi j'étais
sur un champ de mines",
a-t-elle lancé, si l'on en croit des propos
rapportés par plusieurs participants.

Droit d'inventaire des années Sarkozy

Plusieurs responsables UMP ont réclamé une clarification et une
réflexion sur les "valeurs" du parti, désavoué à deux
reprises, lors de la présidentielle et des législatives — l'UMP a perdu plus de
100 sièges à l'Assemblée.

Sans aller jusqu'au "droit d'inventaire" des années Sarkozy, ils ont contesté
la "droitisation" amorcée par l'ex-chef de l'Etat dès son discours
de Grenoble en 2010.  Un débat récusé par
Jean-François Copé. L'actuel secrétaire général, qui remet son fauteuil en jeu en
novembre, demande toutefois aux uns et autres de ne pas craindre "d'exprimer
leur différence."

Ils pourront le faire dans le mois qui vient. Un mois de réflexion sur la ligne politique de l'UMP, notamment vis-à-vis du FN. Un mois pour
"élaborer les points qui nous rassemblent" , précise
Jean-François Copé. Avant d'aborder ceux qui les divisent, lors du congrès de
novembre qui s'annonce saignant.


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