Elections européennes : les listes conflictuelles du PS
Trois mois après le Congrès de Reims, le PS s'est quitté "rassemblé", s'est félicité le premier secrétaire, Martine Aubry.
"Je suis heureuse aujourd'hui que les socialistes soient rassemblés face aux Français (...) Le travail a été fait avec toutes les motions, je pense qu'on peut être content", a-t-elle déclaré.
Le Conseil national avait validé un peu plus tôt les listes aux européennes dosées par l’équipe Aubry pour ne pas léser les proches de Ségolène Royal.
Ces listes, fruit d'un subtil équilibre entre les représentants des courants, ont recueilli 189 voix pour 18 abstentions et 14 contre lors du vote du "Parlement" socialiste réuni au Palais de la Mutualité à Paris.
Les huit têtes de listes socialistes sont les royalistes Vincent Peillon, déplacé du Nord-Ouest au Sud-Est, et Bernadette Vergnaud (Ouest), les delanoïstes Harlem Désir (Ile-de-France), Kader Arif (Sud-Ouest) et Catherine Trautmann (Sud-Est), les aubrystes Gilles Pargneaux (Nord-Ouest) et Henri Weber (Centre), ainsi qu'Ericka Bareigts (Outre-mer).
Une unité affichée troublée par plusieurs cas. D'abord par la colère de Gérard Collomb, furieux du parachutage de Vincent Peillon dans le sud-est. Le sénateur-maire de Lyon a protesté contre des "méthodes bureaucratiques" dignes "du comité central du Parti communiste d'URSS". Dans sa région, l'euro député sortant isérois Bernard Soulage a refusé la 9e place qu'on lui avait attribué sur la liste du Sud-Est, alors qu'il demande une place qui serait éligible. A Lyon, le maire du 3e arrondissement, Thierry Philip, a aussi refusé une 5e place sur la même liste. Le cas de la députée royaliste de Moselle Aurélie Filippetti, 3ème dans l'Est, fait aussi réagir, car en cas d'élection, elle devra choisir entre ses deux mandats.
Mais la première secrétaire voulait afficher sa sérénité. La réconciliation avec l'ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal, " s'est faite peu à peu", a admis Martine Aubry. "Après un congrès, c'est jamais facile, il fallait retrouver de la confiance, j'ai fait des signes vers l'autre pour que les choses soient possibles".
Le "rassemblement" s'est imposé, a-t-elle encore expliqué, parce que "les Français souffrent et veulent que nous soyons unis pour les défendre".
Un texte d'orientation, intitulé "donner une nouvelle direction à l'Europe", a par ailleurs été adopté à une quasi-unanimité, avec 215 voix pour et deux abstentions.
Les listes aux européennes seront soumises au vote des militants, le 12 mars. Le programme du PS sera présenté le 21 mars. Aux dernières européennes de 2004, les socialistes (28,89% des voix) avaient raflé un record de 31 sièges. Cette fois, ils devront affronter la double concurrence du NPA d'Olivier Besancenot à gauche et du MoDem de François Bayrou à droite, sans oublier les écologistes de Daniel Cohn-Bendit et les listes PCF-Parti de gauche.
Marine Pennetier, avec agences
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