Audition de Benalla : la sénatrice PS de Paris Marie-Pierre de la Gontrie loin d'être convaincue
Alexandre Benalla s'est présenté devant la commission d'enquête sénatoriale mercredi. Son rôle à l'Elysée reste "flou", pour la sénatrice Marie-Pierre de la Gontrie, membre de la commission.
C'était une audition très attendue. Alexandre Benalla a tenté d'expliquer son rôle à l'Elysée face à la commission d'enquête sénatoriale mercredi 19 septembre. L'ancien collaborateur du chef de l'Etat, mis en examen pour "violences en réunion" après avoir frappé un manifestant le 1er-Mai, n'a pas convaincu Marie-Pierre de la Gontrie, sénatrice PS de Paris et membre de la commission.
franceinfo : Alexandre Benalla a témoigné plus de 2h30, avez-vous le sentiment qu'il vous a dit la vérité ?
Marie-Pierre de la Gontrie : Nous approchons peu à peu de ce que nous pensons être la réalité, mais nous n'y sommes sans doute pas encore. C'est d'ailleurs un aspect très curieux de ces auditions. Nous avons entendu des ministres, des préfets, etc. mais nous n'arrivons toujours pas à cerner la mission exacte de monsieur Benalla. J'ai l'impression que ce qui apparaît au fil des auditions, c'est un rôle assez protéiforme, assez flou, assez vaste et que personne n'assume. Un rôle qui lui a permis d'obtenir un certain nombre de dérogations, comme le port d'arme par exemple.
Porter une arme n'est pas anodin. Dans son travail, chez soi, ce n'est pas rien. On a l'impression que porter une arme veut dire assumer des fonctions de sécurité. Hors, depuis le début et de manière constante, tous disent à l'exception de deux personnes qu'Alexandre Benalla ne s'occupait pas de sécurité. Il faisait de la coordination. Les mots clefs de ses fonctions, c'est "interface et facilitateur", d'après tous les auditionnés. On ne sait pas à quoi cela correspond. Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, dit lors de son audition : "Pour moi, il s'agissait d'un policier."
Mais quel est le problème, même si Alexandre Benalla avait assuré des fonctions de police ?
Nous parlons de la sécurité du président de la République, premier personnage de l'État. C'est une chose organisée de manière extrêmement rigoureuse. Mais cela a toujours été un sujet compliqué parce que les présidents veulent être entourés de personnes en qui ils ont confiance. Par contre, ce sont toujours des professionnels, comme le GSPR, le Groupe de sécurité de la présidence de la République, ou le commandement militaire de l'Élysée. Ce sont des hommes entraînés.
Mais ce jeune homme de 27 ans, qui n'a pas de formation de policier, est semble-t-il un personnage central de la sécurité du premier personnage de l'État. Et lorsque l'on voit que cette personne a un comportement qualifié d'inadapté et violent Place de la Contrescarpe le 1er mai dernier et que personne à l'Élysée ne trouve que c'est un problème, c'est trouble.
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