"Nous sommes dans notre rôle pour demander des comptes" : deux motions de censure examinées à l'Assemblée nationale après l'affaire Benalla
L'affaire Benalla au menu de l'Assemblée nationale mardi : les députés débattent des deux motions de censure, l'une déposée par LR, l'autre par la gauche. Chacune sera ensuite soumise au vote.
Ce n'était plus arrivé depuis 38 ans. Deux motions de censure contre le gouvernement ont été déposées. Il n'y a aucune chance de faire tomber le gouvernement sur cette l'affaire Benalla, car la République en Marche dispose de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, mais l'opposition y voit une nécessaire interpellation de l'exécutif.
Le Premier ministre répondra aux députés
Même si l'affaire Benalla s'est nouée à l'Élysée, le gouvernement a lui aussi fauté, dénonce la députée Les Républicains, Brigitte Kuster. "Je parle du ministre chargé des relations avec le Parlement [Christophe Castaner] qui n'a pas daigné une seule fois, être présent avec nous dans l'hémicycle au pire de la crise. Je parle du ministre de l'Intérieur qui ment par omission à une commission."
Nous sommes dans notre rôle d'opposition pour demander des comptes à ce gouvernement
Brigitte Kusterà franceinfo
Le député communiste Stéphane Peu dénonce une majorité aux ordres, qui refuse d'auditionner la garde rapprochée du président. Ce qui prive la commission d'enquête de sa raison d'être, fustige-t-il. "L'Assemblée nationale doit pouvoir jouer son rôle en toute autonomie, or nous avons une majorité En Marche ! qui nie cette fonction, et de ce fait, abaisse l'Assemblée nationale."
Un baroud d'honneur selon la majorité
Avec ces deux motions de censure, Gilles Le Gendre, le porte-parole des marcheurs y voit une simple revanche du monde ancien, qui instrumentalise une dérive individuelle au prix d'alliances contre-nature. "En dix jours, nous avons vu voler en éclat la digue qui existait entre les partis de gouvernement et les partis populistes."
Politiquement, c'est significatif. Les Français vont pouvoir en tirer un certain nombre de conséquences.
Gilles Le Gendreà franceinfo
Les Français pris également à témoin par le député insoumis Éric Coquerel. "mensonges par omission, travestissement de la réalité. Il y a quelque chose qui a été profondément mal vécu, je crois qu'il y aura un avant et un après."
L'affaire Benalla sera-t-elle un tournant du quinquennat ? C'est ce qu'espère l'opposition, là où la majorité table sur une fin rapide d'un feuilleton surmédiatisé dans la torpeur de l'été.
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