Cet article date de plus d'un an.

COP28 : comment Emmanuel Macron entend mener un programme diplomatique parallèle pour une trêve à Gaza

Le sommet mondial sur le climat s'est ouvert jeudi à Dubaï. La question environnementale risque pourtant d'être reléguée au second plan, alors que la trêve a pris fin vendredi au Proche-Orient, entre le Hamas et l'État hébreu.
Article rédigé par Paul Barcelonne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron à la COP28, le sommet mondial pour le climat, à Dubaï le 1er décembre 2023. (GIUSEPPE CACACE / AFP)

Après le soulagement de la libération de l'otage franco-israélienne Mia Shem, c'est la sidération au Proche-Orient. La trêve a expiré vendredi 1er décembre au matin, les bombardements israéliens ont repris sur la bande de Gaza. Cette reprise du conflit entre Israël et le Hamas va sans doute s'inviter à la COP28, le sommet mondial sur le climat qui se déroule à Dubaï, au Moyen-Orient alors que plusieurs dirigeants de la région sont présents. Emmanuel Macron est lui arrivé sur place jeudi soir.

Emmanuel Macron n’a pas encore réagi à la fin de la trêve entre les deux parties. Il est impossible de savoir quand et comment il le fera mais il est difficile d’imaginer qu’il ne le fasse pas du tout. Le chef de l’État en a eu connaissance dix heures à peine après son arrivée à Dubaï. Il est accompagné de Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères et de Sébastien Lecornu, en charge des Armées.

Dans ce contexte, le sommet mondial sur le climat risque fort de passer au second plan. Pour le moment, il n'y a pas de changement d’agenda pour Emmanuel Macron. Il compte toujours mener son programme diplomatique parallèle, en profitant d’être à Dubaï, dans la région, pour rencontrer les acteurs-clés du dossier. Il doit s'entretenir avec Izaac Herzog, le président israélien puisque le Premier ministre, Benyamin Netanyahou n’est pas là, également avec Mohammed Ben Salmane, le prince héritier d’Arabie saoudite, et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. 

Un dîner avec l'émir du Qatar 

Depuis quelques semaines, Emmanuel Macron pèse ses mots. Il a parlé d'une trêve humanitaire devant conduire à un cessez-le-feu, après avoir défendu, dans un premier temps, le droit d’Israël à se défendre. Tout cela a valu au président français d’être accusé de retourner sa veste, de changer de version. Sa rhétorique est désormais assumée, la France a d’ailleurs commencé à soigner des blessés venus de la bande de Gaza, notamment sur le porte-hélicoptères Dixmude.

La crainte du chef de l’État, c’est aussi que la fin de la trêve fasse "tâche d’huile" et que le conflit s’étende au Liban, à l’Irak voire au Yémen. Et puis il y a bien sûr, quelques heures après la libération de Mia Shem, le tentaculaire dossier des otages. Il sera d'ailleurs abordé samedi 2 décembre, dans la soirée, lors d’une escale spéciale à Doha. Emmanuel Macron va dîner avec l'émir du Qatar, sur la route du retour vers Paris, après la COP. 

Le Qatar, c’est le pays qui négocie avec le Hamas. La reprise des hostilités questionne forcément sur les conséquences qu'elle peut avoir sur ces négociations. Lors de sa précédente tournée, fin octobre, Emmanuel Macron était passé par Israël et la Cisjordanie mais il ne s’était pas rendu au Qatar. Le président français corrige donc le tir cette fois. Plus que jamais, vendredi 1er décembre, les cartes semblent totalement rebattues dans le jeu diplomatique. 

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.