Marseille : Emmanuel Macron reviendra en octobre et février pour faire le point des engagements pris pour la ville
Le président est arrivé mercredi dans la cité phocéenne pour une visite de trois jours.
Ce qu'il faut savoir
Insécurité, écoles délabrées, pauvreté... Emmanuel Macron a dévoilé, jeudi 2 septembre, un vaste plan de soutien à Marseille, "ville-monde aux confluences de tous les défis, climatiques, géopolitiques, migratoires". "Le devoir de la Nation est d'être aux côtés des Marseillais et Marseillaises" (...) Aider Marseille à réussir, ça n'est pas lui faire l'aumône, c'est aider à décléncher quelque chose qui est là", a-t-il déclaré en préambule. Après avoir présenté les différentes "urgences", "sécuritaires, sociales et sanitaires", le chef de l'Etat a dévoilé ses "ambitions" pour la ville, dont l'éducation, l'entrepreunariat, l'industrie culturelle, le logement et les transports et promis qu'il reviendrait en octobre et février pour faire le point des engagements pris. Ce déplacement de trois jours – le plus long consacré à une seule ville par Emmanuel Macron – a des airs de campagne électorale, à sept mois de l'élection présidentielle.
Des enseignants choisis par le directeur dans certaines écoles. Le président veut "inventer l'école du futur" dans 50 établissements de la ville, situés dans des quartiers difficiles, à la rentrée 2022-2023. Comment ? En donnant plus de liberté et de moyens aux directeurs d'école, qui pourront notamment "choisir leur équipe pédagogique" "afin permettre à nos enseignants de choisir ces quartiers et les projets pédagogiques qui vont avec". Si les résultats sont concluants, ils "seront généralisés". Le chef de l'Etat a aussi annoncé la création de dix micro-collèges et de 10 micro-lycées dans les quartiers les plus en difficulté.
Des investissements pour la police, l'hôpital et les transports. Si Emmanuel Macron s'est défendu de sortier le chéquier comme ses prédécesseurs, il a néanmoins promis d'allouer des moyens à certains secteurs clés. Il a ainsi annoncé huit millions d'euros pour équiper les policiers marseillais, ainsi qu'un nouvel hôtel de police pour 150 millions d'euros, le recrutement de "30 éducateurs supplémentaires et de 30 médiateurs", la création "d'une société publique nationale" pour rénover les écoles délabrées, abondée par l'Etat, l'investissement de 169 millions d'euros pour la rénovation de l'hôpital de la Timone et de l'hôpital Nord, un milliard d'euros pour "l'accessibilité", l'automatisation du métro, la création de quatre lignes de tramway et de cinq lignes de bus.
Contre la "stigmatisation" de l'usage de l'allocation scolaire. "Il ne faut pas qu'on rentre dans un système de contrôle social où il y aurait une forme de défiance qui s'instaure à l'égard des familles", a insisté le président."Nous serions aveugles ou naïfs de penser que la totalité de ce que chaque ménage touche en allocation de rentrée scolaire est reversé pour acheter des fournitures ou les livres des enfants", a-t-il néanmoins ajouté.
"Une école plus inclusive." Le chef de l'Etat a assuré qu'il y aurait une "montée en charge progressive" pour avoir davantage d'AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap) et qu'il faudrait permettre aux enfants handicapés d'être scolarisés dans la même classe que les autres.
Retour dans les quartiers nord. Au deuxième jour de sa visite dans la cité phocéenne, le chef de l'Etat va retourner dans les quartiers Nord. Il s'entretiendra avec les enseignants et des parents d'élèves de l'école Bouge, dans le 13e arrondissement, sur la nécessité de rénover ce petit établissement, dont certains équipements, comme le gymnase, sont très dégradés, à l'image de nombreuses écoles de la ville.
Plus d'un milliard pour la ville ? Cette visite a été suivie par la présentation, dans l'après-midi, au palais du Pharo, du plan "Marseille en grand" qui comprendra une série de mesures et de projets "co-produits avec les collectivités", selon l'Elysée, pour un montant qui devrait dépasser le milliard d'euros.
Transports et logements au programme. Outre l'éducation, les deux priorités sont les transports collectifs, dans une ville qui ne compte que deux lignes de métro, et la réhabilitation des logements insalubres près de trois ans après le drame de la rue d'Aubagne. Emmanuel Macron devrait également annoncer un plan pour l'hôpital de la Timone.