"Le président doit vraiment hésiter !" : le nom du nouveau Premier ministre se fait attendre
Le suspense est encore de mise sur l'identité du futur Premier ministre. L'annonce du nouvel occupant de Matignon est attendue dans la matinée du vendredi 13 décembre, indique l'Elysée, sans préciser d'horaire. Emmanuel Macron a donc pris quelques heures de plus par rapport au délai de 48 heures qu'il s'était lui-même fixé mardi.
Pourquoi cela prend-il autant de temps ? "Le président doit vraiment hésiter", répond un député MoDem qui pensait pourtant le choix arrêté, "là, ça devient un sketch pas drôle", poursuit-il. Il faut dire que cette nomination est un défi, il faut trouver une personnalité capable de convaincre plus largement une Assemblée nationale morcelée. Le président a voulu prendre le temps de "conclure ses consultations", explique son entourage, comprendre, repasser des coups de fil à des chefs de parti pour s'assurer de leurs positions.
Car ces derniers jours, de nombreux noms de "Premiers ministrables" ont fuité et ont provoqué, quasi instantanément, des flots de critiques ou des feux rouges de la part de membres de l'arc républicain. Un conseiller ministériel décrypte : "L'Elysee pousse des noms, envoie des ballons d'essai pour tester la coalition, puis regarde comment ça réagit".
À droite, François Bayrou vs. Sébastien Lecornu
Le président du MoDem a vu Emmanuel Macron plusieurs fois depuis une semaine, et est encore convié à l'Elysée vendredi matin. Ses partisans le présentent comme le "barycentre" politique entre Les Républicains et les socialistes. Il représente "le plus petit dénominateur commun", sauf que la droite, à commencer par Nicolas Sarkozy ne veut pas en entendre parler, dans la mesure où François Bayrou a préféré voter Hollande en 2012, une faute originelle pour Les Républicains.
Le parti de droite lui préfère un Sébastien Lecornu, ministre des Armées, issu de leur camp, avant de passer en Macronie. Mais il "a toujours été correct avec nous", racontent des deputés LR.
À gauche, les hypothèses Bernard Cazeneuve et Roland Lescure
Le PS ne met plus son veto sur l'ancien Premier ministre de François Hollande, mais dans ce cas ce sera sans la droite.
Pour incarner une sensibilité de gauche, un autre nom a émergé ces derniers jours : Roland Lescure, ancien ministre Renaissance. Mais un profil torpillé par des élus de son propre camp : "Franchement ce n'est pas sérieux", dit l'un d'entre eux, alors que d'autres y voient l'homme qui a théorisé la méthode "parler du 'quoi' et des projets avant d'aborder la question du 'qui'."
Et il est impossible de citer tous les autres patronymes lancés par des élus ou des conseillers qui cogitent en attendant le verdict. Chacun y va de son petit pronostic : un baron socialiste croit savoir que "François Bayrou revient en première ligne après avoir fait chuter Lescure, tout ça est assez lamentable, on ne gère pas le pays avec un barillet à six coups", déplore-t-il.
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