Législatives 2024 : "Emmanuel Macron est dans une course pour essayer de rénover le message macroniste", selon Bruno Cautrès
A une semaine du premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron a pris sa plume. "C'est toujours l'idée de vouloir s'adresser à cette France des métropoles, mais aussi de l'ensemble des territoires. Lorsqu'on s'adresse par écrit dans cette presse, bien évidemment qu'on souhaite s'adresser à toute la profondeur du pays", analyse le politologue Bruno Cautrès, après la publication d'une lettre aux Français de la part du chef de l'Etat.
Dans ce texte de trois pages, publié dimanche 24 juin sur le site de France Bleu et dans la presse quotidienne régionale, Emmanuel Macron continue ainsi de renvoyer dos à dos "les extrêmes droite et gauche" et appelle les Français à choisir lors des législatives des 30 juin et 7 juillet la "troisième voie" qu'incarne la majorité sortante autour du "bloc central Ensemble pour la République", écrit-il. Selon le président de la République "cette voie est la meilleure pour notre pays".
"Dès lors qu'on est au pouvoir depuis un certain nombre d'années, c'est difficile de donner des perspectives"
Selon Emmanuel Macron, "Depuis sept ans, beaucoup a été fait" et "tout cela mérite que nous continuions le travail". Avant de justifier sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale : "J’ai pris cette décision en responsabilité, avec beaucoup de gravité et après une réflexion de plusieurs semaines". Ne pas dissoudre aurait été "la solution de confort à laquelle je n'ai pas cédé", d'autant que "cette dissolution était le seul choix possible pour prendre acte de votre vote aux élections européennes", ajoute le chef de l'Etat.
Par ailleurs, cette lettre trahit aussi une certaine urgence du chef de l'Etat, selon Bruno Cautrès. "Le chef d'État a entamé une course depuis l'annonce de la dissolution pour essayer de rénover le message macroniste. Mais comme il est là depuis sept ans, c'est vrai que beaucoup vont dire mais alors pourquoi on ne l'a pas fait avant. Le chef de l'État appelle à lutter contre les inégalités et plus de justice sociale, etc... Formidable, mais, effectivement, dès lors qu'on est au pouvoir depuis un certain nombre d'années, bien évidemment, c'est un peu plus difficile de donner des perspectives. D'autant que le chef d'État ne sera de toute façon plus là au printemps de 2027, après la prochaine élection présidentielle", tranche le spécialiste.
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