Septennat, pouvoir d'achat, écologie... Ce qu'il faut retenir du passage du candidat-président Emmanuel Macron dans les "4 Vérités" sur France 2
Le président sortant a répondu aux questions de Caroline Roux, mercredi matin, en pleine campagne d'entre-deux-tours.
Emmanuel Macron était l'invité des "4 Vérités", mercredi 13 avril sur France 2. Le président sortant est notamment revenu sur les questions institutionnelles, en se déclarant favorable au septennat, et sur le pouvoir d'achat. Il s'est également félicité du soutien apporté par Nicolas Sarkozy tout en affirmant qu'il n'y avait "pas d'accord avec qui que ce soit" et en faisant valoir les soutiens apportés par d'autres personnalités, comme Lionel Jospin. Voici ce qu'il faut retenir de son intervention.
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Le septennat, "une bonne option"
"Le septennat me paraît une bonne option mais il ne vaudra pas pour le mandat qui vient, on ne change pas les règles en cours de partie", a expliqué Emmanuel Macron mercredi sur France 2. Mardi, il avait déjà estimé qu'un mandat de sept ans était "un bon rythme pour la présidentielle" et "une bonne respiration par rapport au rythme des législatives". Le mandat du président de la République était passé de sept à cinq ans à partir de l'élection présidentielle de 2002.
A propos de l'instauration d'un scrutin à la proportionnelle pour les élections législatives, le président sortant a rappelé sur France 2 qu'il y était "plutôt favorable" et que c'était "une bonne chose".
La capacité de "rassembler les forces politiques"
"Les fractures qu'il y a dans le pays font que je serai conduit à devoir chercher pas simplement à avoir une majorité à l'Assemblée, mais à bâtir aussi une capacité à rassembler des forces politiques qui ne pensent pas totalement comme moi sur tous les sujets, mais qui seraient prêtes sur une série de réformes à travailler avec moi", a affirmé Emmanuel Macron. Il appelle également à mettre en place "une commission transpartisane avec toutes les sensibilités politiques, qui puisse soumettre aux deux assemblées une proposition de réforme de notre Constitution pour la rénover".
Le RN, en dehors "du cadre constitutionnel"
Pour Emmanuel Macron, la volonté de Marine Le Pen de "changer notre Constitution sans en changer les règles" est une "folie". "Quand on a une Constitution, on en respecte les règles", insiste le chef de l'Etat. "Malgré tous les efforts, le vrai visage de l'extrême droite revient, c'est un visage qui ne respecte pas les libertés, le cadre constitutionnel, l'indépendance de la presse, et des libertés fondamentales, des droits durement et chèrement acquis qui sont au cœur de nos valeurs, comme l'abolition de la peine de mort", a estimé Emmanuel Macron.
L'indexation des pensions sur l'inflation, "dès juillet"
"Je veux pouvoir dès juillet indexer sur l'inflation les pensions", a déclaré le président sortant, qui veut "continuer à baisser les impôts" au cours de son éventuel prochain quinquennat. En revanche, Emmanuel Macron estime que "faire passer de la TVA à 5,5% à 0% sur des prix qui ont déjà une TVA réduite, c'est prendre les gens pour des imbéciles, car ça ne fait pas vraiment baisser les prix".
Il ajoute qu'il faudra s'interroger sur la meilleure méthode pour "accompagner les ménages qui en ont besoin à travers un chèque alimentaire", sous conditions de ressources. Emmanuel Macron souhaite faire "décroître la dette dès 2026" et a justifié sa réforme des retraites car "il veut des progrès sociaux dans notre pays".
Le déploiement plus rapide des énergies renouvelables
Emmanuel Macron a expliqué vouloir "enrichir" son programme en matière écologique en reprenant les idées de "planification écologique" de Jean-Luc Mélenchon ou les propositions de Yannick Jadot en matière d'"économie circulaire". Il a fait valoir que son projet était "le seul qui permette de sortir rapidement de la dépendance aux énergies fossiles, en particulier venant de Russie ou de pays avec lesquels nous pouvons avoir des risques géopolitiques".
Mais il souhaite "intensifier le rythme" sur ses principaux axes : "la sobriété" énergétique via la rénovation des logements et un système de leasing de véhicules électriques pour les familles modestes, le déploiement des énergies renouvelables et le programme nucléaire. "Je crois à l'écologie de construction, je ne crois à pas à l'écologie de décroissance", a-t-il déclaré. "Je ne vais pas dire que je vais sortir du nucléaire, ce qui était [la] position [de Jean-Luc Mélenchon], parce que ça n'est pas bon pour notre pays", a-t-il souligné, mais il faut "enrichir, intensifier, mettre plus d'investissements sur l'ensemble de ces sujets".
Les "crimes de guerre" en Ukraine, plutôt que le "génocide"
Emmanuel Macron veut être "prudent" avec les termes utilisés pour qualifier la guerre en Ukraine et refuse "l'escalade des mots", alors que Joe Biden dénonce un "génocide" mené par la Russie. "Ce sont des peuples frères. Génocide, cela a un sens. Le peuple ukrainien, le peuple russe sont des peuples frères", insiste-t-il. "La Russie a déclenché de manière unilatérale une guerre brutalissime", a encore stimé Emmanuel Macron. "Il est maintenant établi que des crimes de guerre ont été faits par l'armée russe et qu'il faut maintenant en trouver les responsables et aller devant la justice".
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