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Vidéo "Nos ancêtres les Gaulois..." : une formule chérie des présidents

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En critiquant "le Gaulois réfractaire au changement", Emmanuel Macron n'est pas le premier chef de l'Etat à convoquer la mémoire de cette Gaule des livres d'histoire.
"Nos ancêtres les Gaulois..." : une formule chérie des présidents En critiquant "le Gaulois réfractaire au changement", Emmanuel Macron n'est pas le premier chef de l'Etat à convoquer la mémoire de cette Gaule des livres d'histoire. (FRANCEINFO)
Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions

En critiquant "le Gaulois réfractaire au changement", Emmanuel Macron n'est pas le premier chef de l'Etat à convoquer la mémoire de cette Gaule des livres d'histoire. 

"Le Gaulois réfractaire au changement". La petite phrase prononcée par Emmanuel Macron depuis le Danemark, mercredi 29 août, sème la zizanie. Pour tenter de refermer la controverse, le chef de l'Etat invoque "l'esprit français" et "l'humour". En vain, l'opposition l'accuse, jeudi 30 août, de nourrir les "caricatures" et de mener "une petite opération de diversion", alors que l'exécutif connaît une rentrée agitée. Mais le chef de l'Etat n'est pas le premier locataire de l'Elysée à convoquer "nos ancêtres les Gaulois" à l'appui de sa politique. 

En septembre 2016, Nicolas Sarkozy, président sortant en lice pour sa réélection, fait campagne sur le thème de "l'identité nationale". "Dès que vous devenez français, vos ancêtres, ce sont les Gaulois", lance-t-il lors d'un meeting à Franconville pour les primaires de la droite, suscitant lui aussi la polémique. Dix ans plus tôt, en mai 2006, celui qui n'est encore que président de l'UMP parle déjà des Gaulois, lors d'une meeting à Lille. Mais sa vision de "l'identité nationale" est très différente. "Quand j'étais écolier, nos maîtres nous parlaient de nos ancêtres les Gaulois. Nul n'était dupe. Chacun savait bien qu'à Nîmes ou à Perpignan, il n'y avait pas eu beaucoup d'ancêtres Gaulois", assène-t-il.

"La France, historiquement, a une origine plurielle"

Son prédécesseur, lui aussi, a évoqué cette image d'Epinal. Pour mieux s'en détourner. "La France, historiquement, a une origine plurielle. Nous revendiquons en permanence (...) le fait que nous descendons des Gaulois, ce qui n'a rien à voir", disait-il. C'était en 1998, dans les jardins de l'Elysée, lors de la traditionnelle interview du 14-Juillet. La France "black-blanc-beur" venait tout juste de remporter la Coupe du monde de football et le président de la République suivait le mouvement.

Une décennnie plus tôt, François Mitterrand ironise déjà sur ces "ancêtres les Gaulois". En mai 1987, il prend la parole, à l'occasion d'un colloque sur "la France et la pluralité des cultures", organisé à la Sorbonne par l'association France Libertés qu'anime son épouse Danielle. "Nous sommes français, nos ancêtres les Gaulois... Un peu germains, un peu romains, un peu juifs, un peu italiens, de plus en plus portugais, un peu polonais... Et je me demande si déjà nous ne sommes pas un peu arabes", glisse-t-il. L'auditoire rit au bon mot du président.

Et dix années auparavant encore, en février 1977, c'est Valéry Giscard d'Estaing qui parle de cette Gaule mythique, à l'occasion d'un déplacement en Bretagne. "Gaulois, Romains, Francs, Celtes, Vikings se sont établis tour à tour sur notre sol. Notre culture commune est la fusion de leur culture, acceptons que le même arbre conserve plusieurs racines", déclare-t-il. Pour lui aussi, nos ancêtres n'étaient pas tous Gaulois. 

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