: Vidéo On a tenté de décrypter la pensée "complexe" d'Emmanuel Macron (en vain)
L'ancien banquier d'affaires, diplômé de philosophie, perd parfois son auditoire à coup de vocabulaire soutenu et de raisonnements improbables. Sélection.
La tradition instaurée par Valéry Giscard d'Estaing ne sera pas respectée cette année : Emmanuel Macron abandonne la classique interview télévisée du 14-Juillet, au profit d'une intervention devant le Congrès réuni à Versailles, lundi 3 juillet. La "pensée complexe" du président de la République se prêterait mal au jeu des questions-réponses avec les journalistes, explique une source à l'Elysée auprès du Monde.
Trop "complexe" pour être comprise ? La justification rappelle les attaques lancées à l'égard du chef de l'Etat durant la campagne présidentielle. Lors d'un débat sur TF1, Marine Le Pen dénonçait ainsi l'attitude de son rival : "Vous avez un talent fou, vous arrivez à parler sept minutes, je suis incapable de résumer votre pensée, vous n'avez rien dit, c'est le vide absolu, sidéral." François Baroin, figure des Républicains, fustigeait, quant à lui, des propos qu'il qualifiait d'abscons : "Il ne dit rien sur rien", tranchait ce soutien de François Fillon.
Critiqué pour osciller entre les idées de gauche et de droite, Emmanuel Macron l'est aussi pour ses expressions jugées creuses ou alambiquées, et que franceinfo s'est amusé à repérer. Ainsi, le 8 mars, sur la scène du théâtre Antoine, à Paris. Le candidat parle féminisme, en cette Journée internationale des droits des femmes, et tente un raisonnement improbable : "L'identité, c'est 'A = A'. (...) Il y a au moins des 'A' et des 'B'. Et je n'ai pas envie que 'A = B'."
Un diplômé de philosophie, passé par l'ENA
Que ce soit dans ses meetings ou dans ses interventions médiatiques, Emmanuel Macron cède souvent au lyrisme, quitte à embrouiller l'auditoire. Est-ce une déformation professionnelle, lui qui a obtenu un DEA en philosophie à l'université Paris 10- Nanterre ? "On est tous des enracinés et donc, parce que nous sommes des enracinés, il y a des arbres à côté de nous, il y a des rivières, il y a des poissons, il y a des frères et des sœurs", lance-t-il, le 9 février, lors d'un Facebook Live à l'initiative du WWF, après avoir fait une référence littéraire.
Passé par l'ENA, cet ancien banquier d'affaires, qui fut l'assistant éditorial du penseur Paul Ricœur, utilise également un vocabulaire soutenu, aux mots peu communs. Invité de l'émission "La Fabrique de l'Histoire" sur France Culture, début mars, le candidat a réussi à placer le mot "ipséité" dans l'une de ses réponses... au risque de ne pas vraiment apparaître comme le candidat des classes moyennes et populaires qu'il affirme pourtant représenter.
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