Violences : Emmanuel Macron appelle à être "intraitable sur le fond" pour contrer un "processus de décivilisation"
Lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron est revenu sur les violences au sein de la société, employant notamment le terme de "décivilisation", a appris mercredi 24 mai franceinfo auprès de l'Elysée, confirmant une information du Parisien. Pour le chef de l'Etat, "il faut être intraitable sur le fond". Pour lui, "aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes". Il faut donc "travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation".
Interrogé par franceinfo, l'entourage du président affirme que "c'est une interpellation adressée à la société". Selon un proche, Emmanuel Macron considère que "les violences sont multifactorielles et multicausales, et que si on cherche des responsabilités du côté des politiques, qui peuvent en prendre leur part, le sujet est néanmoins plus global".
"Décivilisation" : "Pas un concept, une réalité"
Concernant plus précisément le terme de "décivilisation" utilisé par le chef de l'Etat, l'Elysée dément tout emprunt à l'écrivain, militant d'extrême droite et théoricien du "grand remplacement", Renaud Camus : "Le président ne reprend pas un concept. C'est une réalité". Renaud Camus est l'auteur d'un livre intitulé Décivilisation, paru en 2011. Plus récemment, début mai, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, avait également employé ce terme, cette fois pour témoigner de son inquiétude face à la hausse des violences contre les élus, déclarant alors : "Ils sont confrontés à une forme de décivilisation de notre société, un ensauvagement". En septembre 2022, David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l'Association des maires de France (AMF), avait également cosigné une tribune dans Le Figaro, "Peut-on arrêter la décivilisation ?", après l'agression d'une octogénaire à Cannes.
Cette déclaration intervient alors qu'il y a un mois, le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez, a présenté sa démission après l'incendie criminel de son domicile en raison d'un projet de transfert d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada). D'autres élus ont également été la cible de violences. Lundi 22 mai, c'est une infirmière qui a été mortellement agressée à l'hôpital de Reims par un patient souffrant de troubles psychiatriques.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.