En dehors de la perte du AAA, la fiscalité est aussi dans la campagne (1)
A moins de 100 jours du premier tour, trois thèmes ont pris le dessus dans la campagne : le protectionnisme, la réindustrialisation et un troisième, plus clivant, la fiscalité avec les propositions sur la TVA et le quotient familial.
Deux questions fiscales ont émergé dans le débat présidentielle, en dehors des propositions globales des candidats sur ce sujet.
La première a été lancée par Nicolas Sarkozy lors de ses vœux et touche aux charges sociales qui pourraient être remplacées pour tout ou partie par une hausse de la TVA. La deuxième porte sur le quotient familial.
La TVA social, contestée et rebaptisée
L'annonce le 31 décembre décembre au soir d'une possible création d'une TVA sociale avant la présidentielle avait déclenché un vaste débat, qui n'est pas clos.
Le but : transposer une partie des charges qui pèsent sur les salaires (via les cotisations patronales ou salariales) vers la TVA (qui aurait l'avantage de toucher aussi les produits importés). Les autres candidats, y compris à droite, ont rejeté cette idée, même s'ils sont nombreux à militer pour une baisse du coût du travail. François Hollande a même indiqué que s'il était élu, il annulerait cette mesure.
L'idée n'est pas nouvelle pourtant. Elle était déjà apparue, avant d'être enterrée, entre les deux tours des législatives de 2007. Selon certains observateurs, sa mise en avant par Jean-Louis Borloo avait couté une cinquantaine de siège de député à la majorité.
Beaucoup voit dans sa réapparition avant la présidentielle une opération plus politique qu'économique. Devant le tollé qu'elle a provoqué, des responsables de la majorité ont tenté de corriger le tir en la rebaptisant TVA anti-délocalisation.
Le dossier n'est pas clos, les décisions gouvernementales ne devant être annoncées qu'après le sommet social du 18 janvier.
Le quotient familial, objet de tous les couacs
La question de la fiscalité liée à la politique familiale a surgi brutalement le 9 janvier dernier avec l'affirmation par le quotidien "Les Echos" que François Hollande avait décidé de supprimer le quotient familial.
Il s'en est suivi une série de réactions très critiques à droite. La ministre de l'économie, Valérie Pécresse, a affirmé mardi sur France 2 que la suppression du quotient familial serait "un coup de massue pour les familles et les classes moyennes". Le président de la République était même monté au créneau estimant que ce serait "une folie".
"C'est quand même quatre millions et demi de familles qui sont concernées, c'est un coup porté à notre politique familiale. Elles y perdraient beaucoup", avait-il affirmé.
Le PS a finalement précisé sa position après une série de couacs. "Il ne s'agit pas de supprimer le quotient familial, mais de le rendre plus juste", a finalement indiqué le candidat socialiste.
François Hollande devrait préciser ses positions fiscales à la fin du mois. Des propositions qui reviendraient sur la fiscalité familiale que les Français jugent aujourd'hui injuste.
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