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En dehors de la perte du AAA, le protectionnisme ne se fait pas oublier dans la campagne (3)

A moins de 100 jours du premier tour, trois thèmes dominent la campagne. La fiscalité a fait l'objet du premier volet de cette série et la ré-industrialisation en a constitué le deuxième. Ultime chapitre de ce tour d'horizon : le protectionnisme.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
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L'appellation "origine France" (FranceTV)

A moins de 100 jours du premier tour, trois thèmes dominent la campagne. La fiscalité a fait l'objet du premier volet de cette série et la ré-industrialisation en a constitué le deuxième. Ultime chapitre de ce tour d'horizon : le protectionnisme.

Le thème du protectionnisme est apparu tôt dans la campagne. Il a été porté, notamment, dès la primaire socialiste, par Arnaud Montebourg qui a popularisé l'idée de "démondialisation".

Le vainqueur de la primaire socialiste, François Hollande, a repris l'idée en la modérant. "Une mondialisation sans règles, c'est une mondialisation qui écrase les faibles (...) et qui n'épargne pas les forts", a dit le député de Corrèze. "On peut être pour une économie ouverte (...) mais pas pour une économie offerte."

Aujourd'hui M. Hollande parle de "patriotisme industriel" mais il appelle à être prudent sur la notion de protectionnisme, en raison de l'importance des exportations dans l'économie francaise.

Si dans les deux grands partis, on reste prudent sur le protectionnisme, des candidats comme Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Dupont-Aignan en ont fait un cheval de bataille.

"La mondialisation porte en elle des fissures", dit l'UMP

Depuis, tout le monde s'y est mis. L'UMP a même affirmé lors d'une de ses conventions en décembre : "la mondialisation porte en elle des fissures, des effets pervers et même d'authentiques dangers..."

A partir de ce constat, le parti majoritaire a proposé, dans sa 3e et dernière convention sur son projet 2012, "une taxe réciprocité" aux frontières de l'Europe.

Seul, peut être, François Bayrou refuse de reprendre à son compte le protectionnisme même s'il tente de lancer l'idée d'un label français.

Jean-Luc Melenchon préfère parler lui de "protectionnisme européen" que de protectionnisme tout court, avec "mise en place des visas sociaux et écologiques pour toute marchandise entrant dans l'Union".

Le protectionnisme reste la grande idée de Marine Le Pen. "Je suis et je serai la seule et unique candidate du protectionnisme et de la réindustrialisation", dit la championne de l'extrême droite.

De fait, elle est la seule, avec Nicolas Dupont-Aignan, à vouloir de sortir de l'euro. M. Dupont-Aignan préconise de conserver l'euro comme monnaie commune.

"Vous vendez en France, vous produisez en France", dixit Marine Le Pen

Marine Le Pen propose, pour lutter contre les délocalisations, d'instaurer, par exemple, une taxe de 35 % pour les entreprises automobiles qui ne "réalisent pas au moins la moitié de [leur] production sur le sol français". Elle résume cela ainsi : "Vous vendez en France, alors vous produisez en France".

De la même manière, elle entend taxer, là encore à hauteur de 35 %, les entreprises qui délocalisent les services à l'étranger, comme le télétravail ou la comptabilité.

Pour M. Dupont-Aignan, "la question de l'euro est centrale. C'est le poison de la France. Ce sera mon combat, avec le protectionnisme".

"Cette monnaie nous conduit à la ruine et détruit l'idée européenne", a affirmé le fondateur de debout la République lors de ses voeux. Il défend notamment l'idée de "droits de douane par produit et par pays".

Les différentes positions des candidats sur ce dossier montre que ce thème est un sujet qui parle à l'opinion.

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