Exclu de son syndicat pour avoir vanté le projet de Marine Le Pen
Il " a dépassé les limites
de l'apolitisme que nous demandons à nos membres " , justifie l'un des
patrons de la Fédération nationale des chauffeurs routiers (FNCR). " Cela
aurait été un autre parti que le FN, cela aurait été exactement la même chose " ,
s'empresse d'ajouter Emmanuel Naulin.
Quelle ligne jaune Dominique Morel,
pourtant qualifié de " très bon militant " * par ses pairs, a-t-il
franchie ? Dans les colonnes d'Aujourd'hui en France du 26 décembre, il a vanté
le projet politique porté par Marine Le Pen, le "seul qui soit tourné vers
les intérêts des transporteurs français et de leurs salariés* ", a-t-il
expliqué, précisant qu'il portait ce jugement "en tant que
syndicaliste".
Candidat aux législatives
C'est cet entretien qui a déclenché
son exclusion de la FNCR. D'autant qu'il y avait déjà eu " un précédent
(qui) avait donné lieu à un avertissement " , précise Emmanuel Naulin
de la FNCR.
Dominique Morel, jusqu'alors secrétaire de la région Sud-Est et négociateur
national de l'organisation, s'était en effet présenté aux dernières
législatives dans le Puy-de-Dôme (Issoire) sous les couleurs du FN. Il avait
recueilli 10,4 % des voix. Le syndicaliste dénonce une " décision
politique " , rappelant que Bernard Thibault n'avait pas été exclu de la
CGT après avoir appelé à voter Hollande à la présidentielle.
Vent-debout, le FN dénonce une " chasse
aux sorcières. Alors qu'on n'a jamais vu des militants d'extrême gauche être
exclus d'un syndicat pour double appartenance. Dès que quiconque affiche son
affiliation au Front national, la sanction est immédiate " , écrit le
secrétaire général du FN Steeve Briois. " On n'a pas de leçons à recevoir. On fait du syndicalisme. Point " ,
répond-on à la FNCR. Tout en précisant que Dominique Morel peut, s'il le
souhaite, faire appel de son exclusion.
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