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Fait rare, l'opposition PS a applaudi François Fillon mardi lors de la séance des questions au gouvernement

Dans une atmosphère d'union nationale, François Fillon a précisé la position du gouvernement dans l'affaire des otages enlevés au Niger et expliqué l'intervention de l'armée française.Applaudi par tous les bancs de l'Assemblée, le premier ministre a salué l'attitude de l'opposition.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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François Fillon à l'Assemblée nationale (11/01/2011) (AFP/PIERRE VERDY)

Dans une atmosphère d'union nationale, François Fillon a précisé la position du gouvernement dans l'affaire des otages enlevés au Niger et expliqué l'intervention de l'armée française.

Applaudi par tous les bancs de l'Assemblée, le premier ministre a salué l'attitude de l'opposition.

"Nous n'avons pas changé de stratégie et la France se refuse à rentrer dans une logique binaire. A chaque prise d'otage, nous étudions les possibilités de monter une opération de sauvetage", a déclaré à l'Assemblée le Premier ministre, qui répondait à une question du député socialiste François Loncle.

M. Loncle a notamment rappelé le précédent de l'enlèvement de Michel Germaneau, tué en juillet dernier par ses ravisseurs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), alors que la France avait décidé d'une opération conjointe avec la Mauritanie pour obtenir sa libération.

"Pour nous, il ne peut pas y avoir une attitude de principe seulement. Bien sûr nous défendons les valeurs qui sont les nôtres et nous refusons le chantage des terroristes. Mais en même temps nous sommes attachés à la vie de nos concitoyens et, chaque fois que cela est nécessaire, nous engageons des discussions pour assurer leur sécurité", a assuré François Fillon .

Vendredi dernier, les forces françaises ont participé -à la demande du Niger, selon Paris- à une opération conjointe pour tenter de libérer les deux otages avant que les ravisseurs ne parviennent à rejoindre leur sanctuaire au Mali. Mais les deux jeunes hommes ont été tués par les preneurs d'otage, selon la France, qui accuse Aqmi d'être également derrière cet enlèvement.

Interrogé par François Loncle sur "le niveau de coopération avec les pays concernés" par les activités de la branche maghrébine d'Al-Qaïda, M. Fillon a affirmé qu'il fallait "les aider à consolider l'Etat de droit. Si les forces terroristes gagnent du terrain au Sahel alors c'est la souveraineté même (...) de ces Etats qui est menacée. Avec l'Union européenne, nous avons entrepris une démarche commune pour augmenter notre effort en matière de développement et de sécurité" à leur égard, a-t-il noté.

Dans son intervention, François Fillon a en outre rendu un nouvel hommage à l'opposition. "Quand on prend une décision aussi lourde (...) et que, à l'issue de cette décision, nous connaissons le drame que nous venons de connaître (...) ça nous a fait chaud au coeur d'entendre dès dimanche matin plusieurs responsables de l'opposition manifester un grand sens des responsabilités", a dit M. Fillon .

"Il aurait été tellement facile d'exploiter cette situation. Vous ne l'avez pas fait, c'est tout à votre honneur, c'est à l'honneur des responsables politiques et c'est à l'honneur de notre pays", a-t-il poursuivi, chaudement applaudi.

L'Assemblée avait au préalable respecté une minute de silence en mémoire des deux Français.

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