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Faute de parrainages suffisants, Christine Boutin soutiendrait François Bayrou

La candidate du Parti chrétien démocrate, Christine Boutin, a envisagé vendredi 6 janvier de soutenir François Bayrou (MoDem) à la présidentielle. Elle n'écarte pas d'autres "bombes atomiques" si l'UMP persiste, selon elle, à bloquer ses parrainages.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Christine Boutin, candidate du Parti démocrate-chrétien (PHILIPPE MERLE / AFP)

La candidate du Parti chrétien démocrate, Christine Boutin, a envisagé vendredi 6 janvier de soutenir François Bayrou (MoDem) à la présidentielle. Elle n'écarte pas d'autres "bombes atomiques" si l'UMP persiste, selon elle, à bloquer ses parrainages.

Christine Boutin avait promis, fin décembre, de déclencher "une bombe atomique dans la campagne de Nicolas Sarkozy", si elle n'obtenait pas ses 500 signatures d'élus.

Vendredi matin, sur Canal+, la candidate du Parti chrétien démocrate (PCD) a créé la surprise en annonçant qu'elle pourrait soutenir François Bayrou (MoDem).

S'agit-il d'une bombe atomique ? Soutenir François Bayrou "n'est pas neutre", répond-elle, défendant l'idée que ce soutien peut être l'une des "différentes formes possibles de bombes atomiques", n'en excluant pas d'autres, plus tard.

"Personne n'a pensé que je pouvais soutenir un autre candidat", a-t-elle regretté, affirmant que les "dossiers puants ne sont pas [son] genre".

Un rapprochement sous conditions

Le rapprochement évoqué avec M. Bayrou n'est "pas acté", précise-t-on dans l'entourage de la candidate.

Ce soutien n'aurait lieu qu'"à la condition qu'il fasse un pas vers nos positions sur un certain nombre de sujets de société", à commencer par la question du "mariage gay et de l'adoption par des couples homosexuels". Mme Boutin y est farouchement opposée contrairement à M. Bayrou.

Celle qui se pose en "candidate de la droite humaniste et sociale" milite également pour l'instauration d'un revenu de base minimum pour une "nouvelle répartition de la richesse" en France.

Deux conditions qu'elle avait déjà posées évoquant un éventuel ralliement à Nicolas Sarkozy lors de la présentation, le 5 décembre, de son programme présidentiel.

Bayrou, "adepte de la terre brûlée"

La présidente du PCD a reconnu avoir été "assez dure" et 'très sévère" à l'égard de M. Bayrou qu'elle juge "responsable de l'explosion de l'UDF", courant politique auquel elle appartenait. Toutefois, elle estime moins important le degré de "gravité de cette faute" que celui du "déni de démocratie" excercé ouvertement, selon elle, par l'UMP et le PS, deux "partis institutionnels".

Elle avait fustigé le candidat du MoDem en octobre, lors de l'inauguration de son QG de campagne, en parlant du "plus Parisien des Béarnais".

M. Bayrou "se pare d'être un bâtisseur fiable. Il a surtout détruit. Il a détruit la démocratie chrétienne; il a détruit l'école, en l'abandonnant aux pédagogistes; il a renié les valeurs permanentes qui ont fait la France, en se pliant aux règles du politiquement correct, que ce soit sur les questions de société ou sur la définition à donner au mot laïcité", avait-elle déclaré.

"On nous présente un agrégé de lettres classiques qui conduit un tracteur, mais c'est un adepte de la terre brûlée qui détruit tout sur son passage: nos racines comme nos alliances", avait-elle insisté.

Entre 0% et 1% d'intentions de vote

Mme Boutin affirme détenir à ce jour 160 signatures sur les 500 requises. Comme Marine Le Pen (FN), qui peine elle aussi a obtenir ses parrainages, Mme Boutin entend former "d'ici la fin janvier" un recours auprès du Conseil constitutionnel après l'avoir déjà saisi en décembre par courrier.

Candidate assumée de premier tour, Mme Boutin recueillait, selon les sondages de la fin 2011, entre 0% et 1% d'intentions de vote.

Si elle envisage un éventuel soutien à M. Bayrou dès le premier tour, au cas où elle n'obtiendrait pas ses signatures, Mme Boutin pourrait faire d'autres annonces ayant "la qualification de bombe atomique", vers la fin février, quand elle sera "plus au clair avec ses signatures".

En 2002, Mme Boutin - elle avait obtenu 1,19% des suffrages - revendiquait 700 parrainages "sans avoir reçu l'aide de personne", lors de cette compétition, la première de la candidate du PCD.

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