Fillon : "à Paris, un autre Fillon est possible"
Le Premier ministre ne sera pas le seul Fillon candidat aux législatives à Paris. Guillaume Fillon se présente pour Europe-Ecologie dans le 13 ème arrondissement. Comment vit-il cette homonymie? Va-t-il en jouer ? Entretien.
Il s'appelle Fillon, comme l'autre Fillon. Il a les cheveux bruns, comme l'autre Fillon. Il vient de l'Ouest, comme l'autre Fillon. Mais lui a pour prénom Guillaume et non François. Il n'est pas premier ministre mais assistant parlementaire du député Europe-Ecologie François de Rugy.
Il votera Eva Joly et pas Nicolas Sarkozy. Enfin, il ne sera pas candidat UMP dans le VII ème arrondissement mais candidat EELV dans le XIII ème. Rencontre avec l'autre Fillon de la capitale, qui a priori n'aura pas une Rachida Dati face à lui.
Espérez-vous que des électeurs UMP votent pour vous sur un malentendu ?
Guillaume Fillon: Mon nom est accrocheur mais il est clairement affiché avec le logo de mon parti. Les tracts que nous distribuons défendent les idées des écologistes, qui ne sont pas à proprement parler celles de l'UMP. Mais, allez savoir, peut-être que nos propositions sauront séduire les électeurs de l'UMP !
Je suis, depuis longtemps, un écologiste parisien qui se présente là ou il vit. Pour ma part, je ne suis pas allé sur la circonscription de mon homonyme créer le malentendu. C'est lui qui a été parachuté dans les circonstances que l'on sait pour tenter de bousculer l'alliance des écologistes, de la gauche et de l'ensemble des démocrates à Paris.
Allez-vous entretenir cette homonymie ? Travailler votre look, adopter une mèche ?
Ma candidature n'est pas celle de Gaspard Delanoë. Je ne suis pas présent sur ces législatives pour déconner et faire plaisir aux copains aux frais du contribuable. La situation actuelle appelle du travail et du volontarisme, surtout pour nous écologistes. Je défends les idées sur lesquelles j'ai travaillé à l'assemblée nationale aux côtés de nos députés et au sein de l'Agence Régionale pour la Nature et la Biodiversité (Natureparif).
Je garde en tout cas au fond de moi un slogan qu'un militant m'a suggéré et que je trouve politiquement fondé et assez drôle : "A Paris, un autre Fillon est possible".
Quant au coiffeur, je me coupe les cheveux moi-même depuis des années avec le succès que vous avez pu constater sur ma première affiche de campagne. J'ai tout de même décidé d' y aller, désormais et de temps en temps. Chez un coiffeur bio, place Jeanne d'Arc. Pas sûr qu'il accepte de me faire la mèche….
Délocaliser les 24 heures du Mans sur les voies sur berge à Paris est-il la mesure phare de votre programme?
J'en connais un qui serait charmé par l'idée. Pompidou avait d'ailleurs eu une idée similaire sans pouvoir, heureusement, aller jusqu‘au bout de ses projets autoroutiers au sein de la capitale.
Face à l'exposition invisible aux particules fines émises par les véhicules diesels, je préconiserai plutôt la végétalisation de ses voies, les circulations douces, l'emploi et les commerces de proximités, marchands ou non. Il y a urgence en la matière. En ce moment, les indices de pollution explosent. Mais personne ne s'en préoccupe car le soleil brille et que l'on regarde ailleurs.
Face à vous comme dissidente interne, vous préféreriez Cécile Duflot ou Dominique Voynet ?
Je suis, avec Bernard Jomier et Dan Lert (du XIXeme arrondissement) l'initiateur de l'appel au rassemblement des écologistes de "Nicolas Hulot à José Bové" qui a été lancé en interne des "Verts" en avril 2008 avec Dany Cohn Bendit en ciment de l'unité. Pour moi l'essentiel reste le soutien, jamais démenti, de mon groupe local et d'EELV Paris dont je suis le trésorier.
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