Fillon justifie l'engagement français en Libye
“Le régime de Kadhafi a choisi de noyer la révolte dans le sang.” C'est devant un hémicycle à moitié plein - seulement - que François Fillon s'est adressé à la représentation nationale. Pour présenter et justifier l'intervention française en Libye.
“Ne pas intervenir, c'était donner un blanc-seing à Kadhafi et ses séides”, a martelé le Premier ministre devant les députés. François Fillon a donc déroulé la chronologie des faits, et l'implication croissante de la France.
Au passage, il a révélé que “dès le 4 mars, l'armée de l'air française avait débuté des missions de reconnaissance pour évaluer les capacités de défenses aériennes libyennes et surveiller la progression des forces de Kadhafi”. Le 4 mars, soit 13 jours avant que la résolution ne soit votée par le Conseil de sécurité de l'ONU, 15 jours avant que les frappes aériennes (françaises) ne débutent...
Tout s'est enchaîné depuis. Et François Fillon a annoncé que le porte-avions Charles de Gaulle était opérationnel depuis ce matin.
_ Quelques minutes plus tard, l'état-major a précisé que deux avions Rafale avaient effectué un vol de reconnaissance.
D'ailleurs, les missions resteront aériennes. “Il s'agit de protéger la population libyenne, tout en excluant explicitement l'envoi d'une force d'occupation au sol”.
Bref. “Nous pressentons qu'une part de l'avenir du monde méditerranéen est en train de se jouer” en ce moment, a conclu le Premier ministre. “C'est dans cet esprit que nous appuyons les processus de transition en Egypte et en Tunisie”.
_ Sans oublier un illustre voisin : “2011 doit être aussi l'année de la création d'un Etat palestinien” .
Les orateurs des différents groupes politiques ont ensuite pris la parole. Pour dire leur soutien aux militaires engagés en Libye, d'abord. Pour regretter aussi l'absence d'un vote au Parlement, comme cela a pu être le cas en Grande-Bretagne ou en Espagne. Et s'interroger enfin sur la chaîne de commandement - un peu confuse...
QUEL COMMANDEMENT POUR LA COALITION ?
Là-dessus, Alain Juppé a été très clair. “Pour nous cette opération est d'abord une opération voulue par les Nations unies, elle est conduite par une coalition d'Etats membres dont tous ne sont pas membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (Otan). Ce n'est donc pas une opération de l'Otan même si elle doit pouvoir appuyer sur les moyens militaires de planification et d'intervention de l'Alliance”.
Concernant l'aspect politique du commandement, les choses ne sont pas figées.
“Sur l'initiative du président de la République, j'ai proposé à nos collègues britanniques, qui en sont d'accord, de mettre sur pied une instance de pilotage politique de l'opération qui réunira les ministres des Affaires étrangères des Etats intervenants ainsi que ceux de la Ligue arabe”.
_ Et le ministre des Affaires étrangères poursuit : “à partir de ce pilotage politique, et sous la responsabilité du ministre de la Défense (français), nous utiliserons bien sûr les capacités de planification et d'intervention de l'Otan”.
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