François Fillon a désapprouvé mercredi les propos tenus la veille par la députée UMP Chantal Brunel
"Il faut rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée. Après tout remettons-les dans les bateaux!" avait-elle déclaré mardi.
Devant l'Assemblée nationale, le premier ministre a appelé à "élever le débat républicain" et à cesser les batailles d'"invectives contre invectives".
François Fillon a déclaré avoir pris acte des excuses formulées par Mme Brunel. "Le sujet est clos", a déclaré de son côté le chef des députés UMP, Christian Jacob, mercredi soir sur Europe 1.
L'ancienne porte-parole de l'UMP était interrogée mardi dans les couloirs de l'Assemblée nationale sur les donnant Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle.
Le même jour, le FN a annoncé dans un communiqué que Marine Le Pen se rendrait lundi 14 mars sur sur l'île de Lampedusa (au sud de la Sicile, Italie) pour y "évoquer les problèmes liés aux flux migratoires de clandestins". Elle tiendra "une grande conférence de presse à Rome, à l'invitation de la presse italienne", ajouté le communiqué.
Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a déclaré mardi soir qu'il veillerait à ce que la visite prévue la dirigeante du Front national ne soit pas utilisée à des fins de propagande.
Brunel s'excuse sur la forme, pas sur le fond
Chantal Brunel s'est expliquée mardi soir auprès du site du Nouvel Observateur, précisant qu'elle n'était plus porte-parole de l'UMP et qu'elle s'est exprimé "à titre personnel". "Sur l'immigration, je reconnais ce que j'ai dit mais je regrette qu'on ne puisse plus parler de "bateau" parce que Mme Le Pen l'avait fait - ce que j'ignorais d'ailleurs totalement !", a-t-elle déclaré.
Elle a assuré qu'elle n'était "absolument pas raciste", rappelant qu'elle avait soutenu la construction d'une mosquée chez elle, à Roissy-en-Brie. Chantal Brunel a indiqué qu'elle "n'était pas pour le renvoi automatique des étrangers". Mais elle a déclaré que la France n'avait "pas à accueillir massivement des étrangers dans notre pays car les Français sont inquiets pour le maintien de notre protection sociale, qui est l'une des meilleures du monde."
"Si j'ai pu blesser quelqu'un en utilisant des mots qui ont pu choquer, je m'en excuse, mais vraiment, si on ne peut plus utiliser des mots qui ont été utilisés par le Front national, nous allons faire son lit", a conclu la députée UMP.
Copé "désapprouve", l'opposition condamne
Le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a déclaré mardi soir qu'il "désapprouvait" les propos de Chantal Brunel. "Bien entendu, je les désapprouve et à vrai dire, je ne les comprends pas du tout", a-t-il dit. "Il peut arriver que de temps en temps on dise des choses qui soient en décalage avec ce que l'on pense profondément. Et je pense que cela peut-être le cas de Chantal", a ajouté M. Copé sans autre commentaire.
Harlem Désir, numéro deux du parti de la rue Solférino avait demandé plus tôt à M. Copé de désavouer immédiatement et de condamner clairement les propos".
Jean-Marc Ayrault, le chef des députés PS, a réagi sur , déclarant que "les propos de Chantal Brunel sont scandaleux et qu'ils participent au dérapage actuel de l'UMP qui court toujours derrière Marine Le Pen".
Pour le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, "cette sortie atroce de la part de la députée UMP donne envie de vomir. On touche le fond". "Ces propos racistes doivent être condamnés au plus vite par Jean-François Copé. Toute autre attitude de la part du secrétaire général de l'UMP serait comprise comme une approbation", poursuit-il.
Au MoDem, on estime que ces "paroles d'exclusion et de rejet à l'emporte pièce" ne sont "pas à la hauteur des solutions qu'il nous faut apporter avec les pays d'origine, pour résoudre ces exodes de guerre".
De leur côté, les sénateurs du groupe CRC-SPG (communistes et Parti de gauche) ont estimé que Mme Brunel n'était "pas digne de demeurer rapporteure générale de l'Observatoire de la Parité".
Au NPA également, on a condamné "les propos racistes" d'une députée "sur les traces de Marine Le Pen". "Cédant à la panique, la droite au pouvoir multiplie les déclarations ambiguës ou ouvertement racistes.
"Chantal Brunel, dégage", a demandé mercredi le mouvement Ni Putes Ni Soumises à la députée UMP.
A lire:
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.