Affaires Fillon et Bygmalion : "On a des progrès à faire quant à l'indépendance de la justice"
De nouvelles révélations du Canard enchaîné accablent le candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon. En parallèle, Nicolas Sarkozy pourrait à nouveau être inquiété par la justice dans le cadre de l'affaire Bygmalion. Deux affaires à la fois judiciaires et politiques. Qu'en pensent les étudiants en droit ?
François Fillon a repris sa campagne de terrain mardi 7 février et il poursuit sa contre-attaque en dénonçant les "mensonges" du Canard enchaîné qui publie mercredi de nouvelles révélations. Le candidat Les Républicains à l'élection présidentielle reste visé par une enquête préliminaire du parquet national financier. Dans le même temps, Nicolas Sarkozy a été renvoyé en procès dans le cadre de l'affaire Bygmalion.
À chaque fois, les deux personnalités politiques ont vivement critiqué la justice et mis en cause son indépendance. Qu'en pensent les futurs magistrats ? franceinfo leur a posé la question.
Ce n'est pas un hasard
Ils ne font pas mystère de leurs convictions politiques. D'ailleurs, certains sont membres de l'UNI, le syndicat étudiant de droite. Pour Benjamin, 23 ans, il est clair que l'affaire Penelope Fillon n'a pas été publiée à ce moment précis par hasard.
Évidemment qu'il y a des pressions, évidemment que cette affaire ne serait pas sortie si François Fillon n'avait pas été candidat.
Benjamin, étudiant en droità franceinfo
D'ailleurs, Benjamin ne comprend pas qu'une enquête préliminaire vise le candidat Les Républicains à l'élection présidentielle, ainsi que le choix de confier ce dossier au parquet national financier, le PNF. Car, explique l'étudiant de droit "le PNF est spécialisé dans les affaires de corruption et de grandes fraudes fiscales. Sauf qu'en l'espèce, François Fillon n'est ni soupçonné de corruption, ni de fraudes fiscales, alors que c'était le cas pour Cahuzac."
Mais il n'y aurait pas qu'un problème de compétences du parquet. Clément, étudiant à l'université Aix-Marseille, soupçonne aussi la justice de partialité, puisque "le magistrat à la tête de ce parquet est nommé par le président de la République, donc ce poste-là est un poste plus politique que juridique."
Un calendrier qui éveille les soupçons
Clément s'étonne aussi du calendrier judiciaire de l'affaire Bygmalion, qui concerne cette fois l'ancien président, Nicolas Sarkozy. "Tout tombe bizarrement à trois mois de la présidentielle. Nicolas Sarkozy reste quand même l'un des ténors du parti et donc à travers lui, on essaye d'atteindre François Fillon et les Républicains".
Amanda, une étudiante de 20 ans à l'université de Bordeaux, rejoint son camarade, et n'hésite pas à dire qu'"on a des progrès à faire quant à l'indépendance de la justice. La justice est politique en ce moment."
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