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Affaire Penelope Fillon : le bras de fer entre François Fillon et Les Républicains en quatre actes

Après avoir demandé la réunion du bureau politique du parti pour étudier une candidature alternative, les députés LR se sont rétractés, mardi. Franceinfo revient sur l'épreuve de force qui les oppose à François Fillon.

Article rédigé par franceinfo
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François Fillon lors d'une visite à la mosquée Nour al-Islam de Saint-Denis de la Réunion, le 13 février 2017. (RICHARD BOUHET / AFP)

Ils ont tenté de faire plier François Fillon. Inquiets des accusations d'emplois fictifs qui pèsent contre leur candidat, plusieurs élus Les Républicains ont demandé une réunion du bureau politique du parti, lundi 13 février. Le député de la Sarthe a toutefois refusé de retirer sa candidature, mardi, mettant un terme à la fronde au sein de son groupe. Franceinfo revient sur ces 24 heures tendues.

Acte 1 : des parlementaires LR dînent ensemble pour évoquer l'affaire Fillon

Plusieurs parlementaires se retrouvent autour d'un dîner, lundi, pour discuter des accusations d'emplois fictifs qui pèsent contre Penelope Fillon et deux des enfants du couple. "On ne cherche pas à faire un coup d'Etat mais 'l'espérance' [dont François Fillon a fait un leitmotiv] devient un cauchemar", confie un parlementaire à franceinfo avant la rencontre, parlant de "période de crise".

Le dîner doit rassembler "toutes les tendances" du parti, et non seulement des sarkozystes, selon un parlementaire. Une quarantaine d'élus s'est spontanément manifestée pour prendre part à cette initiative. Seule une vingtaine, dont le député Georges Fenech, y participent finalement. L'élu du Rhône a été l'un des premiers à réclamer le retrait de François Fillon de la course à l'Elysée, avant de se rétracter après la conférence de presse du candidat.

Acte 2 : ils réclament la réunion du bureau politique

Après ce dîner, des parlementaires rédigent une lettre ouverte à François Fillon. A l'initiative du député Georges Fenech, ils réclament la réunion du bureau politique du parti. Le but : envisager une autre candidature. "Le 1er février, depuis ton siège de campagne, tu nous demandais de tenir encore quinze jours, avec la conviction que la situation se clarifierait favorablement, rappellent les députés. Or ce délai expire et aucune clarification n'est à ce jour intervenue."

Les parlementaires évoquent dans cette lettre leur "inquiétude très vive face à l'empêchement de [leur] famille politique, Les Républicains, à concourir à l'élection présidentielle dans la sérénité et la dignité". "Il est de ton devoir de réunir sans délai le bureau politique de notre mouvement", martèlent les élus, qui ne publient finalement pas cette lettre ouverte.

Acte 3 : François Fillon refuse de revenir sur sa candidature

François Fillon ne goûte pas cette tentative de pression. Lors d'une réunion des députés Les Républicains à l'Assemblée nationale, mardi 14 février, le candidat refuse de jeter l'éponge"J'ai pris ma décision, je ne reviendrai pas dessus", déclare-t-il, selon les témoignages de plusieurs élus interrogés par franceinfo.

"Je sais que la campagne est difficile, je suis harcelé par la presse nationale en plus du harcèlement judiciaire, je ne veux pas en plus avoir du harcèlement parlementaire, poursuit François Fillon. J'en ai discuté avec les autres candidats à la primaire, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Il n'y a pas de solution alternative majeure. Cela poserait le problème de l'effacement de notre famille politique."

"Dans un contexte difficile, j'ai besoin que vous m'aidiez, plaide le candidat. On est engagé dans cette course, on peut la gagner. La question, c'est : est-ce que vous m'aidez ou est-ce que vous me compliquez la tâche ?" Sa requête est entendue : la demande de réunion du bureau politique est rejetée, indique Georges Fenech à franceinfo.

Acte 4 : Georges Fenech rentre (presque) dans le rang

Après cet échange, Georges Fenech reconnaît sur franceinfo "qu'une très large majorité [des élus LR] apporte son soutien total à François Fillon". "Il a confirmé que, quoi qu'il arrive, il ira au bout de sa candidature. J'avais souhaité, avec d'autres collègues, que le bureau politique puisse s'exprimer sur tout cela. C'est une demande qui a été rejetée. Dont acte", explique le député.

Georges Fenech assure "être pour le rassemblement" de son parti. "Il est hors de question que je divise (...), simplement je continue à tirer la sonnette d'alarme, en disant que nous risquons un crash [au premier tour de la présidentielle]avertit toutefois le député. Nous voyons sur le terrain [qu'on] a énormément de mal à être audibles pour la campagne présidentielle." Et de conclure : "J'étais pour une solution alternative, qui semble ne pas être possible. Donc advienne que pourra."

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