François Hollande souhaite "rééquilibrer" et "compléter" le futur traité européen
S'il est élu en 2012, François Hollande promet de "rééquilibrer et compléter" le futur traité européen, "dans l'esprit de responsabilité, de gouvernance et de croissance qu'(il) réclame" avec la gauche européenne, a-t-il affirmé vendredi 16 décembre.
François Hollande s'est emparé de l'épineux sujet du traité européen dans une tribune publiée vendredi dans le Monde. "J'ai indiqué que j'examinerai avec la plus grande attention le détail de cet accord au fur et à mesure de son écriture et j'ai exprimé ma volonté de renégocier pour rééquilibrer et compléter le futur traité dans l'esprit de responsabilité, de gouvernance et de croissance que je réclame, avec mes amis de la gauche européenne."
Conseiller spécial de M. Hollande, le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a indiqué jeudi que l'"intention" du candidat socialiste "n'est pas de tout bloquer, mais que l'accord de Bruxelles soit rééquilibré par une panoplie de mesures."
Constat d'échec
"L'Union européenne affronte la plus grave crise de son existence. Elle tient moins à la force des marchés qui menace la zone euro qu'à la faiblesse de la gouvernance politique pour la conjurer", affirme par ailleurs le député de Corrèze dans sa tribune. Il constate que "la proclamation d'un nouveau traité n'a pas permis de restaurer le calme sur les marchés et d'instaurer la confiance chez les citoyens". "Cet accord n'a été capable ni de répondre à l'urgence, ni de relancer l'Europe".
Pour lui, ce projet de traité signé à Bruxelles est "étroit, flou et punitif" et "entretient une dangereuse confusion entre la nécessaire convergence des politiques économiques dans la zone euro et la généralisation de l'austérité."
Force de frappe financière
M. Hollande réaffirme par ailleurs que la "réduction des déficits et de la dette est un impératif", et qu'il demandera au Parlement de voter "une loi de programmation des finances publiques sur le retour à l'équilibre" des comptes avant 2017.
Il souhaite "des moyens efficaces d'action sur les marchés, conjuguant ceux de la Banque centrale européenne (BCE), dans le respect de son indépendance et d'un fonds de secours financier puissamment doté pour décourager la spéculation. La zone euro doit se munir d'une véritable force de frappe financière". Il demande à nouveau "des moyens de soutien à la croissance : les interventions de la banque européenne d'investissement dans les secteurs d'avenir, un budget européen renforcé par des ressources nouvelles."
Le 12 décembre dernier, M. Hollande avait déclaré que s'il était "élu président de la République, (il) renégocierait cet accord pour y mettre ce qui lui manque aujourd'hui."
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