Rassemblement national : le parti va continuer à travailler avec l'agence de communication e-Politic, détenue en partie par des personnalités controversées proches du RN
L'agence de communication prestataire du Rassemblement national, e-Politic, détenue en partie par deux personnalités controversées et proches du RN, va continuer de travailler pour le parti lors de la prochaine campagne européenne, révèle jeudi 8 juin en exclusivité France Inter.
L'agence de communication est en effet détenue à 15% par Axel Loustau et à 30% par Frédéric Chatillon. Le premier est un ancien militant du Gud (Groupe Union Défense, organisation étudiante d’extrême droite connue pour sa violence). Il était présent lors du défilé de l'ultra-droite le 6 mai à Paris, qui avait fait polémique. Le second, ancien président du Gud, autre proche du RN, a soutenu cette mobilisation parisienne.
Cette mobilisation parisienne polémique avait d'ailleurs obligé Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, et Jordan Bardella, à prendre la parole et leur distance. Jordan Bardella avait d'ailleurs déclaré qu'"un certain nombre de missions confiées à e-Politic" allaient être "ré-internalisées" au sein du parti. Jordan Bardella avait également affirmé fin mai sur franceinfo qu'Axel Loustau "revendait ses parts".
"Avec e-Politic, il n'a jamais été question de se séparer"
Mais le RN est endetté et "pour réinternaliser les missions, il faut embaucher", explique à France Inter un cadre du parti qui s'appuie donc sur les difficultés financières du RN pour justifier ce choix. D'après un très proche de Jordan Bardella, président du RN, contacté par France Inter, "avec e-Politic, il n'a jamais été question de se séparer, on travaillera avec eux pour la prochaine campagne". Parmi les raisons qui justifient ce choix, le "professionnalisme de la société", la "très bonne tenue de ses réalisations vidéos ou encore de ses contenus graphiques".
Également contacté par France Inter, un député du Rassemblement national confie que "des boîtes de ce niveau qui acceptent de bosser avec nous, ça ne court pas les rues". Un autre élu affirme encore : "On n'a de toute façon pas reçu de réelles consignes en ce sens [...] Sinon, e-Politic ne continuerait pas à travailler, comme c'est toujours le cas aujourd'hui, avec des députés à l'Assemblée".
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