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Régionales en Paca : "Coup de poignard", "risque d'explosion", de nombreux élus Les Républicains s'indignent de l'alliance LR-LREM

Après l'annonce du retrait de la liste LREM au profit de celle conduite par le président Les Républicains sortant, Renaud Muselier, ce dernier "ne pourra pas bénéficier de l'investiture LR", annonce le patron du parti, Christian Jacob.

Article rédigé par franceinfo
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Julien Aubert et Renaud Muselier en 2015, lors d'une réunion des Républicains (LR), dans les Bouches-du-Rhône. (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)

Les réactions se multiplient à droite après l'annonce dimanche 2 mai du retrait de la liste La République en marche (LREM) au profit de celle menée par le président Les Républicains (LR) sortant Renaud Muselier. Quelques heures après, le président du parti LR a annoncé que Renaud Muselier "ne pourra pas bénéficier de l'investiture LR"

>> Suivez notre direct consacré aux régionales : le parti Les Républicains retire son investiture à Renaud Muselier après son alliance avec LREM 

"Coup de poignard"

Sur Twitter, Éric Ciotti dénonce "un coup de poignard dans le dos" et dit avoir su que "dès avant le premier tour de la présidentielle, ils préparaient leur mauvaise soupe sur le petit feu élyséen dans la mauvaise marmite En Marche." Le député LR des Alpes-Maritimes affirme que "jusqu’au bout, j’ai espéré leur sursaut, celui d’amis qui se perdent. Ils ont osé l’inacceptable". "Ce matin, je pense à la France qui mérite tellement mieux. Ainsi qu’à nos militants et à nos électeurs, trahis dans leurs convictions", termine-t-il

"Risque d'explosion"

"Il faut une clarification", a estimé Julien Aubert. Si la fusion devait se faire, "il ne faut pas être grand devin pour comprendre que les Républicains risquent d'exploser", a expliqué sur franceinfo dimanche 2 mai le député du Vaucluse (LR).

"Moi, je ne participerai pas à cette fusion, je maintiens que nous devons être un parti d'opposition à Emmanuel Macron, je me bats contre sa politique au Parlement, ce n'est pas pour aller siéger pour un fauteuil avec sa ministre ou certains de ses députés", détaille-t-il.

Pas de "courte échelle, ni aux macronistes, ni au RN"

Le secrétaire général du parti Aurélien Pradié a également réagi, sur Twitter, à cette annonce : "En Occitanie nous montrerons l’exemple. Je l’ai dit depuis le premier jour, je le tiendrai jusqu’au dernier. Aucune alliance opportuniste. Aucune courte échelle, ni aux macronistes qui ont abîmé la France ni aux énergumènes RN. Le courage est là. Être clair et ouvrir un chemin."

"Désormais, sous le cynisme macronien, le courage c'est de trahir", a regretté Aurélien Pradié dimanche sur franceinfo dimanche. Il dénonce une "inversion des valeurs" depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron."On finirait presque dans cette époque macroniste par oublier que trahir ce n'est pas faire preuve de courage, que le courage c'est de défendre ses convictions et en être fier", déplore le député du Lot. Il rejette l'idée défendue par LREM et Marlène Schiappa d'un front républicain qui "ne fonctionne plus" . Selon lui, "plus la droite républicaine sera forte, plus le rassemblement national sera faible".

Aurélien Pradié a également trouvé "stupéfiant" le réjouissement généralisé au sein des dirigeants de La République en marche qui "n'ont pas un seul représentant dans cette campagne des régionales" en Paca. "C'est pour eux un aveu d'échec absolu", affirme-t-il.

"Faute de valeurs, faute de politique"

"C’est une faute des valeurs, une faute politique", réagit dimanche Fabien di Filippo sur franceinfo. "Il faut un peu de maturité politique et un peu de recul sur les choses. Quand il s'agit de se partager les places, il y a des gens qui, pour conserver un petit avantage, sont prêts à toutes les tambouilles. Il ne faut pas de ça. Ces alliances opportunistes restent le fait de quelques-uns qui veulent continuer d'exister. Mais ce n'est certainement pas une fracture que nous risquons ou notre colonne vertébrale du parti qui est en jeu", ajoute le député (LR) de Moselle et secrétaire général adjoint du parti de droite.

Fabien di Filippo partage la position de son collègue Éric Ciotti. Cette alliance entre LREM et LR est selon lui "la meilleure façon de pousser cette région-là dans les bras du rassemblement national. C'est une erreur à plusieurs niveaux", déplore l'élu de Moselle. "Nous n'avons pas à trembler ni face à Emmanuel Macron, ni face à Marine Le Pen. La meilleure façon de gagner une élection est d'être crédible". Personne, au sein du parti Les Républicains, ne peut "cautionner cette petite alliance".

"Un risque de renforcer le RN"

Le trésorier des Républicains et maire du Touquet Daniel Fasquelle estime dimanche sur franceinfo qu'on "risque de renforcer le Rassemblement national avec ce type d'alliance", notamment "parce qu'il y a des électeurs, notamment Républicains, qui seront mécontents de cette alliance et qui risquent de ne pas aller voter et de rester chez eux." Pour lui, le retrait de l'investiture LR au président sortant Renaud Muselier est donc "juste, parce que la règle était connue".

L'annonce du retrait de la liste LREM au profit de la liste conduite par Renaud Muselier a d'ailleurs été faite par Jean Castex, "une manœuvre pour tenter de déstabiliser les Républicains", dénonce Daniel Fasquelle, qui voit en arrière-plan la main du chef de l'État : "Emmanuel Macron, après l'échec des municipales, va vers un échec tout aussi retentissant au moment des élections régionales et par cette manœuvre, il essaye de cacher des échecs qu'il va devoir subir partout en France. C'est un peu l'arbre qui cache la forêt, personne ne va en être dupe."

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