Frustration, fatigue, reconversion... Thierry Mandon, ancien secrétaire d'État, raconte son départ du gouvernement

Thierry Mandon, ancien secrétaire d'État en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche sous le gouvernement de Manuel Valls a confié sur franceinfo son sentiment, quelques jours après avoir quitté son poste gouvernemental. "J'ai été préparé à l'idée qu'il fallait remettre le témoin, donc je n'ai pas de "jetlag". Je sors de mes trois années au gouvernement forcément un peu fatigué physiquement, parce que ce sont des rythmes de travail très très intenses. a-t-il confié.

Sur le plan psychologique, Thierry Mandon s'est dit "un peu frustré", avant de développer : "Pendant trois années, j'ai travaillé énormément, j'ai essayé de faire le mieux possible, et en même temps avec la configuration très particulière de cette élection présidentielle, j'ai le sentiment finalement qu'on n'a jamais pu, défendre, expliquer, et débattre du bilan de l'action qui a été menée. Donc il y a un petit sentiment de frustration".

On passe d'un rythme très intense à un rythme quasiment de vacances, mais on s'y prépare.

Thierry Mandon, ancien secrétaire d'État

à franceinfo

L'ancien secrétaire d'État a détaillé "les semaines qui précèdent" l'élection présidentielle : "il y a une sorte de décélération progressive qui permet de vous acclimater à l'idée que ça va changer. Depuis mercredi (la nomination du nouveau gouvernement NDLR), je me suis reposé, j'ai dormi, j'ai emmené mes enfants à l'école, des choses qui se passaient bien trop peu souvent. Et puis j'ai réfléchi à la suite de ma vie professionnelle."

Thierry Mandon va désormais prendre la direction d'un groupe d'édition, qui devrait lancer un nouvel hebdomadaire au début de l'année 2018. Il a décidé de se mettre à l'écart de la politique, au moins pour quelques temps. "Je pense qu'une nouvelle génération politique doit émerger, mon suppléant qui se représente à l'assemblée nationale a une petite quarantaine d'années et je pense que c'est maintenant à cette génération-là de reprendre le flambeau de l'engagement politique".

"Indemnité chômage" pendant trois mois

À la question de savoir s'il reviendra un jour à la politique, Thierry Mandon répond qu'on "ne coupe jamais ni la politique ni l'attachement à la vie publique. Ce n'est pas la première fois dans ma vie que je fais un passage par le privé, mais servir la cause publique m'a toujours animé."

En tant qu'ancien secrétaire d'État, il touche une "sorte d'indemnité chômage", pendant trois mois. Ensuite ? "Ensuite on se débrouille tout seul. Il n'y a pas de voiture, pas de chauffeur, rien du tout, aucun avantage. Par rapport à ce qui se fait dans d'autres pays, c'est assez brutal, mais c'est bien normal."