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Création d'une police métropolitaine et armement des agents municipaux : une campagne des municipales sur le thème de la sécurité à la métropole de Lyon

En mars, les électeurs de Lyon et de sa périphérie n'éliront pas que leur maire, mais aussi leurs conseillers métropolitains. Si l'ancien président Gérard Collomb brigue la présidence, quatre listes sont en mesure de se maintenir face à lui au second tour.

Article rédigé par Mathilde Imberty - édité par Cyrille Ardaud
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'hôtel de ville de Lyon. (LENZ, G. / ARCO IMAGES GMBH / MAXPPP)

Dans l'est de Lyon, à Vaulx-en-Velin, Andréa Kotarac dépose des prospectus dans les boîtes aux lettres. Ce jeune homme de 30 ans a été désigné pour conduire la liste Rassemblement national (RN) aux élections métropolitaines en mars prochain, en plus des élections municipales, un scrutin inédit en France. Son équipe fera notamment face à Gérard Collomb, qui se représente.

Il y a à peine trois ans, Andréa Kotarac faisait la même chose, mais pour La France insoumise. Il avait même été élu conseiller régional pour le parti de Jean-Luc Mélenchon. Mais en mai 2019, à quelques jours des élections européennes, le trentenaire annonce soutenir le RN : "Moi je n'ai pas changé. C'est La France insoumise qui a changé", affirme-t-il. "On avait un parti qui se battait contre le communautarisme et qui aujourd'hui manifeste aux côtés des Frères musulmans contre l'islamophobie. Un parti qui défendait les fonctionnaires et qui aujourd'hui ne s'attache qu'à dénoncer les violences policières."

Le militant poursuit sa démonstration : "Si vous analysez les enquêtes, vous constaterez quelque chose d'inédit : 60% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon s'apprêteraient à voter Marine Le Pen face à Macron. Le clivage aujourd'hui, ce n'est plus gauche/droite, mais les localistes face aux mondialistes représentés par Emmanuel Macron."

La sécurité, une des premières préoccupations des électeurs

Pour Andréa Kotarac, le localisme à l'échelle d'une métropole comme celle de Lyon (1,4 million d'habitants), c'est redonner du pouvoir au maire : "On souhaite mettre en place un fond de dotation pour les communes. Il s'élèverait à 50 millions d'euros pour permettre aux communes d'équiper, d'armer, physiquement et moralement les agents municipaux."

On souhaite garantir la sécurité au plus proche de l'habitant, certainement pas en éloignant une fois de plus la sécurité des électeurs.

Andréa Kotarac

à franceinfo

À Vaulx-en-Velin, la maire sortante, la socialiste Hélène Geoffroy, le reconnaît volontiers : la sécurité est l'une des premières préoccupations des citoyens. "Nous proposons concrètement la création d'une police métropolitaine. Cela passe par une police renforcée, qui accompagnera nos polices municipales. Et puis ensuite une politique autour des questions de prévention et d'éducation", détaille celle qui a déjà battu le Front national par le passé et qui se retrouve donc cette année face à l'ambitieux Andréa Kotarac.

Jusqu'à cinq listes au second tour

D'autant que le candidat RN part confiant. Le parti est arrivé premier dans l'est lyonnais lors des élections européennes. Mais pour Christophe Quiniou, le candidat du parti Les Républicains, ces élections locales ne seront par un "copier-coller". Selon lui, le parti de Marine Le Pen n'est pas assez implanté : "Notre stratégie, c'est de travailler sur une cohérence ville/métropole. Il faut bien expliquer que les partis qui ne seraient représentés qu'à la métropole, sans être à la ville, n'aurait finalement aucune action et ne pèseraient pas dans les choix politiques de la métropole."

Les cartes sont rebattues dans la métropole de Lyon, une terre macroniste. Si l'ancien ministre Gérard Collomb brigue la présidence, il y a à ce jour quatre listes qui sont en capacité de se maintenir face à lui au second tour.

Le reportage de franceinfo

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