Nicolas Hulot "ne prenait pas de plaisir dans son rôle de ministre", selon son ancien secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu
Le ministre de la Transition écologique a annoncé sa démission lors d'un entretien sur France Inter, mardi matin.
Ce qu'il faut savoir
Emmanuel Macron a réagi à la démission surprise de Nicolas Hulot, mardi 28 août, en marge de sa visite d'Etat au Danemark. "Si j'ai choisi Nicolas Hulot, c'est entre autres parce que c'est un homme libre, et je respecte sa liberté, a déclaré le chef de l'Etat. Je souhaite pouvoir toujours compter sur son engagement, sous une autre forme, et je respecte sa décision."
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Une annonce surprise. Le ministre de la Transition écologique a expliqué ne pas avoir prévenu le président de la République ni le Premier ministre de sa démission. Pas même "sa propre épouse", assure-t-il. "Ce n'est pas très protocolaire", a-t-il concédé. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a, lui, regretté "un manque de courtoisie".
Il peut être "fier de son bilan", assure l'Elysée. "En 14 mois, le bilan de ce gouvernement en matière d'environnement est le meilleur depuis de nombreuses années", assure l'entourage du président Emmanuel Macron. Après cette démission, "la détermination reste totale pour poursuivre dans la même direction et avec le même niveau d'ambition". "Il y aura un remaniement, mais pas dans l'immédiat", précise l'Elysée.
Nicolas Hulot juge n'avoir "pas réussi à convaincre". "On ne se donne pas les moyens de nos objectifs, a-t-il déclaré, dénonçant la politique environnementale menée par l'exécutif. Le nucléaire, cette folie inutile dans laquelle on s'entête. Là aussi, je n'ai pas réussi à convaincre." Selon l'écologiste, "la remise en cause d'un modèle agricole dominant n'est pas là, c'est toujours la recherche de la croissance à tout crin." Il a expliqué ne pas s'être senti soutenu : "Je ne pars pas par manque d'énergie." "Ne me voyez aucune ambition politique, a-t-il assuré sur France Inter. C'est terminé."
Edouard Philippe a "remercié" son ancien ministre. Le Premier ministre a souligné le travail "important" mené par Nicolas Hulot au gouvernement et annoncé qu'il ferait "dans les prochains jours" des suggestions à Emmanuel Macron pour le remplacer.
Les chasseurs se réjouissent de sa démission. Nicolas Hulot a assuré que la présence d'un lobbyiste, ancien conseiller d'Emmanuel Macron, lors d'une réunion de la réforme de la chasse, a peut-être "achevé de [le] convaincre" de quitter le gouvernement. "Il a passé trente ans de sa vie à taper sur le monde rural, le monde de la chasse, de la pêche, réagit pour franceinfo Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs. En ce qui me concerne, très honnêtement, ça n'est pas la plus mauvaise nouvelle de la semaine."