Sibeth Ndiaye veut rouvrir "de manière apaisée" le débat sur les statistiques ethniques
Dans "Le Monde", la porte-parole du gouvernement estime qu'il faut "reposer la question de la représentativité des personnes de couleur dans la vie publique, politique, économique et culturelle de notre pays".
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, suggère de rouvrir "de manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques" et de "revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales", dans une tribune publiée samedi 13 juin par Le Monde. La France, à l'inverse des pays anglo-saxons, a interdit les politiques ciblées, les quotas ou les statistiques ethniques, sur le principe de l'égalité de traitement des citoyens. "Osons débattre publiquement de certains sujets hier encore discutés, aujourd'hui devenus tabous, sans sombrer dans les habituels procès d'intention", conclut Sibeth Ndiaye.
Nous ne devons pas renoncer à notre projet universaliste et républicain, sous peine de donner raison à ceux qui en détournent le sens et en exploitent sans vergogne les faiblesses. Via @lemondefr https://t.co/gdfGqEnboM
— Sibeth Ndiaye (@SibethNdiaye) June 13, 2020
Alors que de nouvelles manifestations contre les violences policières et le racisme sont organisées samedi, la porte-parole estime que "nous avons fait de l'universalisme le fondement de nos lois, mais, à ne pas pouvoir mesurer et regarder la réalité telle qu'elle est, nous laissons prospérer les fantasmes". Sibeth Ndiaye, franco-sénégalaise, dit avoir fait "l'expérience du racisme ordinaire".
Un "inlassable" combat contre le racisme
Sibeth Ndiaye considère qu'il faut ainsi "nous reposer la question de la représentativité des personnes de couleur dans la vie publique, politique, économique et culturelle de notre pays". Selon la porte-parole du gouvernement, "nous devons revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales sans les confondre avec les moyens de lutter contre la discrimination sociale". "Le problème du racisme en France n'est pas réglé. Mais nous pouvons le faire refluer au prix d'un combat inlassable, économique et social, démocratique et républicain, qui doit redevenir l'honneur de la France", écrit-elle.
L'ancien Premier ministre Manuel Valls avait relancé en 2015 la question des statistiques ethniques, mais François Hollande s'était montré beaucoup plus réticent. Durant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était plutôt dit "favorable de manière pragmatique à multiplier le testing, la réponse pénale, et le 'name and shame'" ("nommer et blâmer") pour les entreprises pratiquant la discrimination à l'embauche.
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