"Je viens pour démontrer ma bonne foi" : le procès pour favoritisme du ministre du Travail, Olivier Dussopt, s'est ouvert à Paris
Après Eric Dupont-Moretti, un autre membre du gouvernement se retrouve devant la justice. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, est jugé depuis lundi 27 novembre pour des soupçons de favoritisme concernant un marché public passé en 2009, lorsqu'il était maire d'Annonay (Ardèche). Il est cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris pour communication d'informations privilégiées concernant un appel d'offres, au profit du groupe de traitement de l'eau Saur.
Il est aussi soupçonné d'avoir fait modifier les critères d'évaluation de cet appel d'offres, portant sur un marché de 5,6 millions d'euros, en diminuant l'importance accordée au prix pour favoriser cette société, détentrice d'une délégation de service public pour gérer l'eau de la commune depuis 1994, mais plus chère que les entreprises concurrentes.
Les prévenus contestent les faits
En mai 2020, le Parquet national financier (PNF) avait ouvert une enquête préliminaire portant aussi sur des soupçons de corruption, prise illégale d'intérêt, complicité et recel de ces délits, après un article de Mediapart révélant notamment qu'un représentant local de la Saur avait offert à Olivier Dussopt deux lithographies en 2017, alors qu'un nouveau contrat était sur le point d'être conclu entre Annonay et cette entreprise. Mais ces griefs avaient été classés sans suite au terme des investigations.
Olivier Dussopt comparaît au côté de l'ancien directeur général de la Saur, Olivier Brousse, poursuivi pour complicité de favoritisme, et de la société elle-même, troisième grande entreprise de l'eau en France, poursuivie pour recel de favoritisme. Tous contestent les faits. Ce procès, qui doit durer jusqu'à jeudi, intervient après celui d'un autre ministre en exercice, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, qui connaîtra mercredi la décision de la Cour de justice de la République devant laquelle il a comparu du 6 au 17 novembre pour des soupçons de prise illégale d'intérêts.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.